Les procureurs du Tribunal international spécial pour le Kosovo à La Haye, aux Pays-Bas, ont inculpé vendredi 6 décembre l’ancien président kosovar Hashim Thaçi, jugé pour crimes de guerre, entrave et outrage au tribunal.
M. Thaçi « a été inculpé de trois chefs d’entrave à l’exercice de fonctions par des personnes officielles, de quatre chefs de violation du secret des délibérations et de quatre chefs d’outrage au tribunal »explique un communiqué publié par les procureurs. Une déclaration distincte des Chambres spécialisées du Kosovo (CSK) à La Haye affirme que « l’acte d’accusation accuse les accusés d’infractions liées à des tentatives illégales présumées d’influencer les témoignages dans le procès pour crimes de guerre de Thaçi et al ».
Quatre autres personnes ont été inculpées aux côtés de Hashim Thaçi, dont l’ancien chef des services de renseignement du Kosovo, Bashkim Smakaj, et Hajredin Kuci, qui a été vice-Premier ministre et ministre de la Justice.
Un héros national au Kosovo
Le CSK est un tribunal basé à La Haye qui poursuit principalement les anciens combattants de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) pour crimes de guerre. Parmi eux se trouve l’ancien commandant de l’UCK, Thaçi, qui a dominé la politique du Kosovo après avoir déclaré son indépendance de la Serbie en 2008 et accédé à la présidence du pays.
M. Thaçi a démissionné de la présidence fin 2020 pour faire face à des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, et a plaidé non coupable. Il est considéré comme un héros national au Kosovo, mais les procureurs ont déclaré qu’il avait mis en place un système de contrôle brutal sur la province pendant et après la guerre. La guerre du Kosovo, dernier des conflits des années 1990 qui ont déchiré l’ex-Yougoslavie, a fait quelque 13 000 morts.