En l’entendant exprimer ses regrets avec la voix d’un enfant craintif, on a du mal à imaginer la violence de l’attentat pour lequel cet homme est jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris. Le 25 septembre 2020, Zaheer Mahmoud s’est précipité, un couteau à la main, sur deux jeunes qui fumaient une cigarette devant le hall d’entrée du 6-10 rue Nicolas-Appert, à Paris. Il croyait alors venger son prophète, selon lui insulté par les caricatures de Mahomet publiées quelques semaines plus tôt par Charlie Hebdoignorant que le journal avait déserté cette adresse depuis plusieurs années.
Sa voix maigre, ses joues pleines et son air penaud de garçon ont peut-être aidé ce migrant pakistanais à convaincre l’Aide à l’enfance (ASE) de l’accueillir à son arrivée en France en juillet 2018. Il avait alors 25 ans, mais ses faux papiers en indiquaient dix. ans plus jeune. Sur les six prévenus de ce procès, jugés pour association de malfaiteurs terroristes, tous originaires des zones rurales pakistanaises et tous pris en charge par l’ASE dès leur arrivée en France, au moins trois étaient en réalité déjà majeurs.
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