Les académiciens ont pris un temps pour mettre le point final dans le 9e édition de Dictionnaire de l’Académie française … Cela leur a pris 89 ans!
Le président Emmanuel Macron a reçu le lourde grimoire de 10 kilos en quatre volumes le 14 novembre. Il a sans aucun doute ruminé les paroles de Louis XIV, qui, en 1694, avait accueilli la première édition de DictionnaireAprès 59 ans de gestation, en ces termes: «Messieurs, voici un travail attendu pendant très longtemps. »»
Le Royale Pique fait allusion aux statuts de l’Académie française écrits en 1635 qui ont annoncé que “la principale fonction de l’Académie sera de travailler avec tous les soins et toute la diligence possible pour donner certaines règles à notre langue”. Alors, dépêchons-nous lentement, comme l’a dit Boileau. En diligence, si nécessaire!
Si vous mettez 90 ans pour décider d’acheter ce travail, je vous comprends. Les 2 900 pages de pavés détaillent 500 dollars. Certes, ce dictionnaire a 53 000 mandats, dont 21 000 nouveaux mandats par rapport à l’édition de 1935. Mais vous pouvez avoir près de 100 000 chez Robert et Larousse pour le cinquième du prix. Quant au logiciel Antidote, nous proposons 10 dictionnaires (définitions, synonymes, antonymes, devis, etc.) pour un peu plus de 100 $.
La fausse couche de 1985
Si l’académie a finalement pu accoucher, c’est grâce à Maurice Druon, secrétaire perpétuel de 1985 à 1999, qui a sauvé 9e Édition du naufrage. Élue dans le fauteuil numéro 30 en 1966, il a vu que les travaux ont commencé en 1936 n’allaient nulle part et qu’il n’a pas organisé par la suite. De sa nomination en tant que secrétaire, il a donc forcé une reprise complète de travaux pour inclure des innovations techniques particulières. Le 9 actuele L’édition publiée près de 40 ans après la fausse couche de 1985 est donc en réalité, un 9e BIS Edition.
Vous devez savoir que l’Académie publie les volumes car ils sont prêts. Ainsi, le volume 1 (de A à Enzyme) a été imprimé en 1992. Dans sa préface, Maurice Druon a annoncé que le reste des travaux serait effectué en 12 ans. C’était au péché par un excès d’optimisme. Oui, bien sûr, seulement sept ans s’étaient écoulés pour déposer ce premier volume, mais c’était le recyclage d’une première version sur laquelle nous travaillons depuis 1936!
Ainsi suivi le volume 2 (de l’Éocène à MappeMonde) en 2000, le volume 3 (du maquereau au quota) en 2011 et le volume 4 (de R à ZZZ) en 2024. En bref, un volume par décennie. Avec Ladle, une demi-génération en volume dans un monde qui évolue à pleine vitesse. Lorsque nous pensons que nous avons reconstruit une cathédrale en cinq ans, c’est pour nous demander si nos académiciens n’ont pas été mordues par la mouche Tzé-TSE. De plus, la dernière définition du volume 4 est l’onomatopée “ZZZ”, qui est “le bruit produit par la respiration d’un dormeur”.
Choix de doublement
LA 9e de l’académie n’a rien à voir avec le 9e de Beethoven. Pour souligner les insuffisances de l’ensemble du travail des académiciens, je prends ici deux exemples tirés d’une lettre publiée par les linguistes, un collectif de scientifiques de haut niveau qui sont indignés de toutes les superstitions malheureuses transmises sur la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de la langue, de que l’académie est trop souvent fait écho.
Écrivez 2 900 pages de définitions en quatre volumes sur 40 ans expose les éditeurs à de nombreuses incohérences. Par exemple, le premier volume de 9e L’édition 1992 ne contenait pas le mot «e-mail», ni en plus de sa réédition de 2005, mais il apparaît néanmoins dans la version en ligne du dictionnaire. D’un autre côté, son équivalent utilisé en France, l’anglicisme ” e-mail », Ni l’un ni l’autre n’apparaît en ligne ou sur papier. “Mail” est défini dans les sens limités du “petit marteau” ou des “arbres plantés d’arbres”.
Cette lacune témoigne des contradictions profondes d’une entité qui prétend consacrer les utilisations, mais qui en même temps fermement ferme contre les anglicisme en refusant de les intégrer dans son travail. En d’autres termes, ses auteurs immortels n’ont jamais pu décider entre une fonction descriptive et une fonction normative.
De nombreuses définitions sont sombres avec des préjugés. Un exemple éloquent: le mot «hétérosexualité» est défini comme une «sexualité naturelle entre des personnes de différents sexes». Nous ressentons le jugement de valeur ici.
Bref, ce 9e L’édition est une sorte de veau à quatre dirigeants dignes de apparaître dans un cabinet de curiosités. Comme les éditions précédentes, soit dit en passant.
Parce que l’intérêt principal de Dictionnaire n’est pas linguistique, mais sociologique. Prenez “homme”, défini – assez sec – comme “animal raisonnable” du 1D édition jusqu’à 5e. La prochaine édition, celle de 1835, ajoute “à former par un corps et une âme”. Cette année, nous modernisons franchement, bien que d’une manière quelque peu ambigu: “être humain de l’un ou l’autre sexe. Wow.
Quant aux femmes, j’aime vous avertir autant: vous ne la trouverez pas drôle. “Man Female” pour cinq premières éditions, elle se lève vers “Femme, le compagnon de l’homme” en 1835, puis en 1935 a atteint le statut “l’être humain du sexe féminin, le compagnon de l’homme”. Puis, en 2024, la femme est devenue un “être humain défini par ses caractéristiques sexuelles, qui lui permettent de concevoir et de donner naissance aux enfants”. Avis aux femmes infertiles, ménopausées ou prépubères. Les académiciens ont toujours cultivé les-PEU-PRÈS.
En bref, nous constatons dans l’ensemble des «perles» de l’œuvre d’une objectivité apparente qui cache gravement les préjugés et les lacunes. Étant donné que la préface du volume 4 est très fière d’annoncer que l’Académie reconnaît la féminisation des titres et des fonctions depuis 2019, je suis surpris que le “ministre” et le “juge” soient présentés comme des mots masculins. Notez qu’une note insérée à la fin des définitions mentionne que ces termes peuvent également être utilisés dans le féminin. En bref, ce dictionnaire a toujours eu un petit côté bricolé qui serait presque bien s’il n’était pas aussi rétrograde.
En colère contre la linguistique
Dans une autre chronique, j’avais déjà raconté la naissance de l’Académie. Depuis la fin du 19e sièclee Au siècle, cette médiocrité fondamentale se résume à une chose: aucun académicien n’est lexologue, grammairien ou même linguiste. L’Académie française est un club d’écrivains sans compétence professionnelle en linguistique française.
Dans l’état actuel des connaissances et de la technique, un dictionnaire académique moderne doit être conçu à partir d’un échantillon scientifique de la langue écrite tirée d’un espace clairement défini (France, Europe, monde français). C’est ce que fait le vrai universitaire Española, qui publie une nouvelle édition de son Diccionario Tous les 12 à 13 ans en moyenne depuis 1713 et qui termine actuellement le 24e. L’Académie suédoise parvient à se mettre à jour tous les cinq ans.
Fondamentalement, le plus frappant en ce qui concerne le travail de l’Académie française est ce type d’obstination institutionnelle pour tourner le dos aux évolutions de la linguistique. L’académie a raté l’intégralité de xxe siècle et il n’a que 75 ans pour réussir dans le xxie.