Les médicaments à base de quétiapine utilisés dans le traitement de plusieurs pathologies mentales, notamment les troubles bipolaires et la schizophrénie, connaissent des difficultés d’alimentation importantes.
Quétiapine, un traitement psychiatrique très prescrit face aux troubles bipolaires et à la schizophrénie, éprouve des difficultés d’approvisionnement majeures, a averti l’agence de médicaments ce jeudi 30 janvier, demandant de restreindre les prescriptions.
“Les médicaments à base de quétiapine font l’objet de tensions de fortes doses de l’offre”, a averti l’Agence nationale des médicaments (ANSM) dans un communiqué.
La quétiapine est une molécule utilisée dans le traitement de plusieurs pathologies mentales, notamment les troubles bipolaires et la schizophrénie. Il peut également être utilisé dans les dépressions, mais son utilisation est moins consensuelle et est censée intervenir qu’en plus d’un antidépresseur conventionnel.
Il est commercialisé sous le nom de Xeroquel par le laboratoire français Cheplapharm, ainsi que sous les versions génériques par d’autres groupes. Mais la molécule de base est largement produite par une entreprise grecque, Pharmaten. Cependant, il a rencontré un “problème de production”, explique l’ANSM, qui a annoncé plusieurs mesures destinées à gérer la pénurie. Comme interdiction des exportations et, surtout, une restriction des prescriptions. L’agence médicamenteuse demande aux psychiatres de ne plus commencer le traitement sous la quétiapine pour d’autres raisons qu’un trouble bipolaire.
“Les alternatives doivent être favorisées pour toutes les autres indications”, qui incluent donc la schizophrénie, explique l’ANSM.
“En psychiatrie, les drogues sont rarement interchangeables”
Cependant, certains professionnels sont préoccupés par la difficulté de substituer d’autres médicaments à la quétiapine. “En psychiatrie, les médicaments sont rarement interchangeables”, a déclaré le psychiatre Antoine Pélissolo dans une note de blog, la première à sonner mardi. Il explique “que les effets thérapeutiques ou les effets secondaires de deux médicaments proches sont souvent différents”.
“Les stocks (de quétiapine) dans les pharmacies sont partout épuisés ou en train d’être. Bases au cas par cas, une molécule de remplacement “, a-t-il expliqué.
Pour ce psychiatre, “la rupture actuelle de la Quétiapine crée une situation sans précédent et vraiment très problématique” qui risque “déstabiliser et mettre en danger plusieurs centaines de milliers de personnes en France”.
En appelant au ministère de la Santé et en dénonçant un manque de communication des laboratoires commercialisant ces médicaments, Antoine Pelissolo a souligné le risque suicidaire chez les patients qui seraient interrompus leur traitement sous la quétiapine.
Ces difficultés d’approvisionnement font partie d’un contexte plus large de pénuries de médicaments auxquelles les autorités sanitaires tentent d’agir depuis plusieurs années.