Selon une étude française publiée ce mardi, les troubles du sommeil apparaissent “avant l’apparition de handicaps moteurs et de problèmes respiratoires”, symptômes caractéristiques de la maladie de Charcot.
Il s’agit “d’une autre étape dans la compréhension des mécanismes de travail dans la maladie” de Charcot, selon INSERM (National Institute of Health and Medical Research) ce mardi 4 février. Des chercheurs de cet institut et de l’Université de Strasbourg ont montré “que Les symptômes caractéristiques de la «maladie» sont précédés des altérations du sommeil ».
Dans leur étude, publiée dans la revue Science Translational Medicine, les scientifiques indiquent que “les troubles du sommeil seraient présents avant l’apparition d’une déficience motrice et de problèmes respiratoires”.
Ces œuvres “mettent en évidence une nouvelle chronologie des symptômes (…), remettant à nouveau en question les origines de la maladie, et en particulier le rôle du cerveau dans sa genèse”, selon Luc Dupuis, chercheur à l’étude InSerm et Co-auteur.
“Un léger espoir pour les patients”
Les scientifiques sont toujours prudents sur certains points de leurs conclusions. “On ne sait toujours pas si ces troubles sont causés par des altérations des circuits de régulation du sommeil cérébral ou déclenchés par des symptômes moteurs”, écrivent-ils. Ces troubles du sommeil “peuvent être atténués en ciblant les neuropeptides (peptide utilisé par le corps comme neuromédiateur) impliqués dans la régulation du sommeil”.
Les auteurs de cette étude rappellent que la maladie de Charcot est “est une maladie mortelle, entraînant généralement la mort par paralysie progressive et insuffisance respiratoire dans les 2 à 3 ans après l’apparition de symptômes”.
Pour Luc Dupuis, ces travaux “représentent un léger espoir pour les patients, et ceux qui déclarent la maladie, imaginant que l’IDAG sur les premières manifestations de celui-ci peut ralentir sa progression extrêmement rapide”.
Cette maladie “affecte aujourd’hui environ 8 000 patients en France avec un impact annuel proche de 2,5 pour 100 000 habitants”, selon l’Association for Research on Amyotrophic Side Sclérose. Ce dernier estime que, d’ici 2040, une augmentation de 20% du nombre de patients est prévue en France.