Le ministre de la Santé a annoncé le remboursement de quelque 25 000 femmes d’un test de salive permettant le dépistage de l’endométriose, une maladie qui affecte une Française sur 10.
Le ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé le lundi 10 février qu’un test salivaire utilisé pour le diagnostic de l’endométriose, toujours au stade expérimental, serait remboursé à partir du mardi 11 février pour certains patients.
“Il s’agit d’un coût de 800 euros par femme”, qui sera couvert par l’assurance maladie, a déclaré le ministre sur la France 2.
Le remboursement de cette “endotest” marque une nouvelle étape dans la lutte contre la lutte contre l’endométriose, ce qui provoque une douleur intense et peut provoquer l’infertilité. En France, entre 1,5 et 2,5 millions de femmes d’âge poursuivies sont affectées par cette maladie gynécologique, une sur 10.
Qu’est-ce qu’un “Endotest”?
“Endotest” est un test détectant l’endométriose par salive grâce à l’analyse et au séquençage de l’ARN, conçu par le Lyon Biotech Ziwig.
“Ce test se présente sous la forme d’un kit automatique, effectué à la maison par la femme concernée qui l’envoie ensuite à un laboratoire via une enveloppe attachée à la boîte”, explique le site d’assurance maladie.
Le diagnostic posé en laboratoire “est basé sur le séquençage à grande vitesse des micro-arnas présents dans la salive et sur l’utilisation de l’intelligence artificielle pour traiter le très grand volume de données ainsi générées”, explique Ziwig sur son site.
· Qu’est-ce que cela change?
Jusqu’à présent, seule l’imagerie médicale (échographie, IRM) a permis de détecter l’endométriose. Mais le diagnostic est parfois complexe et long à faire. L’Endotest donne aux patients une réponse dans “seulement quelques jours”, selon Ziwig.
“Les tests salivaires @ziwigbiotech se préparent à changer la vie de ces femmes, en mettant fin à l’errance diagnostique qui est aujourd’hui sept ans en moyenne”, a déclaré le ministre de la Santé. Catherine Vautrin.
L’Endotest affiche “la fiabilité près de 100%”, selon Ziwig, avec une sensibilité (probabilité d’être testé positive si vous êtes malade) de 97,4% et une spécificité (probabilité d’être testé négatif si “ nous ne sommes pas malades) de 93,5%.
Des études sur l’endotest ont été considérées comme suffisamment prometteuses par la haute autorité pour la santé (a) pour justifier une grande expérience à l’échelle. En octobre, le feu vert avait donné le feu vert à la gestion de ces tests, via un dispositif désobligeant.
Pour qui est ce test?
Selon un décret du ministre de la Santé daté du 6 février et publié mardi à Journal officiel, Le remboursement du test concerne “les patients atteints d’imagerie normale ou équivoque mais avec des symptômes très évocateurs et retardants” de l’endométriose.
“Le nombre total de patients susceptibles de bénéficier des soins (…) est fixé à 25 000”, spécifie le texte.
Selon le ministère de la Santé, 2 500 patients seront inclus dans une étude clinique dont les résultats (baisse du nombre de chirurgies diagnostiques, impact sur la gestion globale) conditionneront toute généralisation du remboursement.
“Dès que nous avons les résultats concernant ces patients, la haute autorité de la santé donnera une opinion finale qui permettra de mettre en évidence les avantages du test et, derrière, un soin pour toutes les femmes de notre pays”, a déclaré Catherine Vautrin sur la France 2 ce lundi.
Endomind, l’Association française des actions contre l’endométriose, appelle un communiqué de presse à la “généralisation du test dans le cadre du droit ordinaire le plus rapidement possible afin de rendre cette innovation mondiale à la disposition de toutes les personnes qui souffrent de pelviennes chroniques de douleur” .
“Comme pour toute maladie, le diagnostic est la première étape pour une prise en charge appropriée et mettre un mot sur sa souffrance est déjà un soulagement pour les patients”, insiste l’association.