La Cour d’appel administrative de Paris a déclaré mardi que l’État devait indemniser les victimes qui avaient subi des dommages à l’anxiété morale pour avoir été exposé à la chlordecone.
L’État doit indemniser les victimes démontrant des dommages à l’anxiété morale pour avoir été exposé à la chlorconcone, un pesticide utilisé en guadeloupe et en Martinique ayant massivement pollué les sols et l’eau, décidé le mardi 11 février, la cour d’appel administrative de Paris.
Saisie par près de 1 300 candidats, le tribunal a estimé dans un jugement mardi que “l’État a commis des défauts en accordant des autorisations de vente” de la chlordecone malgré des alertes sur son nocif et qu’elle a donc été réparée “lorsqu’il est démontré, le préjudice moral de l’anxiété des personnes exposées de façon permanente à cette pollution”.
Un pesticide répandu dans les bosquets de banane
En juin 2022, le tribunal administratif avait souligné en première instance de la “négligence défectueuse” de l’État pour avoir autorisé “la poursuite des ventes au-delà de la légalement prévue en cas de retrait d’approbation”.
Chlordecone, un Pesticides répandus dans les bosquets de banane Afin de lutter contre le charançon, il a été interdit aux États-Unis en 1975, mais est resté autorisé en France jusqu’en 1990, et même jusqu’en 1993 à Antilles, quinze ans après les premiers. La chlordécone a durablement contaminé l’eau et le sol de la Martinique et de la Guadeloupe et est toujours détecté aujourd’hui dans une grande majorité de la population. Selon une étude réalisée en 2013 et 2014 par l’ANSE et la santé publique de la France, la chlorconcone a été détectée chez 90% des individus.
Fin février, les députés avaient voté en faveur d’un projet de loi reconnaissant la «responsabilité» de l’État dans le scandale de la santé de la chlordecone dans les Antilles.
Le texte, porté par le député de la Guadeloupe Elie Califer, prévoit que la “République française reconnaît (ISSE) sa responsabilité dans les dommages de santé, morale, écologique et économique” causée par l’utilisation de ce pesticide en Martinique et en Guadeloupe.