Les Français concernés par les problèmes de santé mentale rencontrent de grandes difficultés à accéder aux soins, rapporte une enquête IPSOS publiée ce mardi 25 mars. Une observation soulignée par la Fédération des hôpitaux publics qui évoque également une “saturation” des services psychiatriques.
La moitié des personnes qui ont connu des problèmes de santé mentale ont rencontré au moins une fois un problème d’accès aux soins, selon une enquête publiée ce mardi 25 mars par la Fédération des hôpitaux publics (FHF).
Selon cette enquête IPSOS réalisée auprès de 1 500 personnes, représentatives de la population française, 23% des répondants disent qu’ils ont été touchés par un problème de santé mentale, la proportion s’élevant à 34% parmi les moins de 35 ans.
Et parmi eux, 52% disent qu’ils avaient au moins eu du mal à accéder aux soins, comme l’impossibilité d’avoir un rendez-vous avec un psychiatre (augmenté par 22% des personnes qui ont eu un problème de santé mentale).
Accès aux soins “très dégradés”
De même, parmi ces personnes qui ont eu une pathologie mentale, 35% disent avoir eu des difficultés liées à leur traitement, qu’il s’agisse d’une difficulté d’obtenir un renouvellement en temps voulu ou de la rupture d’un stock de médicaments.
“L’accès aux soins de santé mentale reste très dégradé”, a déclaré le président de la FHF de FHF, Arnaud Robinet, également maire (Horizons) à Reims, à l’agence de presse France.
“En psychiatrie plus qu’ailleurs, les services sont saturés. Les centres médico-psychologiques (publics) sont souvent sur la liste d’attente et les médecins généralistes sont dépassés”, a-t-il déclaré.
Sur le terrain, selon l’élu, “de nombreux maires sont confrontés à ces situations de personnes souffrant de troubles mentaux ou psychiatriques qui décompressent faute de surveillance de leur traitement”, avec “toute une série de conséquences” concernant la cohabitation avec les voisins ou la population générale.
Les enfants et les jeunes de plus en plus touchés par le covir
D’autres chiffres publiés par le FHF montrent une augmentation beaucoup plus forte que prévu de la consommation de soins psychiatriques chez les enfants et les jeunes.
En 2024, les enfants de 5 à 19 ans avaient donc une consommation de soins psychiatriques à l’hôpital supérieur de 32% à ce qui était attendu (compte tenu des tendances précédentes).
Pour la gestion des dépendances (dépendances et alcoolisme), les 10-25 ans présents dans les niveaux d’hospitalisation de 2024 de 62% plus élevés que prévu pour les enfants de 10 à 15 ans, 17% pour les enfants de 15 à 20 ans et 13% pour les enfants de 20 à 30 ans, selon ces chiffres.
Ces indicateurs de dégradation de la santé mentale de la jeunesse ont “sans aucun doute lié au choc des confines covidés et successives, que nous connaissons très frappants pour de nombreux jeunes enfants et adolescents”, selon Arnaud Robinet. “Mais une autre hypothèse, soutenue par notre enquête, est que l’augmentation de l’utilisation de l’hôpital résulte de la difficulté à accéder aux soins en amont” (City Medicine), a déclaré le responsable.