Ce mercredi 26 mars, le co-présentateur de la matinée de France Inter, Nicolas Demorand, aurait été affecté par les troubles bipolaires. Une maladie psychiatrique encore inconnue, qui se développe chez les hommes comme chez les femmes.
“Comme des centaines de milliers de français, je suis bipolaire (…) Oui, je suis un patient mental. On pense, c’est violent de dire et peut-être d’entendre mais je ne veux pas le cacher, ni me cacher”. Ce sont les mots confiés ce mercredi 26 mars par le journaliste Nicolas Demorand au microphone de France Inter.
Un tabou cassé? En mettant des mots sur ses propres maux, le co-présentateur de la matinée a déclaré que le projecteur sur des troubles qui affecterait jusqu’à 2,5% de la population française selon l’assurance maladie. Une maladie psychiatrique, aussi mal connue de certains.
• Troubles bipolaires: qu’est-ce que c’est?
Si nous parlons dans le langage quotidien du «trouble bipolaire», ce sont en fait des phénomènes pluriels, avec des expressions variant d’une personne à l’autre. En général, il s’agit d’une “maladie psychiatrique chronique caractérisée par des troubles d’humour récurrents”, qui portaient auparavant le nom de la psychose manicodépressive, selon Ameli.
La personne éprouve des successions d’épisodes appelés “Maniacs”, avec une humeur exaltée et “l’agitation psychomotrice”. Et, dans une autre phase, des épisodes déprimés et une perte d’énergie: grande tristesse, perte de motivation, retrait sur soi-même et apparition d’idées suicidaires.
“Les patients les plus infructueux vivent huit à dix cycles mania-dépressifs au cours de leur vie, mais d’autres vivront plusieurs cycles la même année”, lit le site Web du ministère de la Santé. Cycles affectés par les traitements de fond offerts aux malades.
Il existe deux types, un avec des phases maniaques plus intenses que la seconde, où la renaissance de l’énergie pourrait passer inaperçue ou avec des manifestations moins sévères.
• Âge, sexe … qui sont les gens qui développent ces troubles?
Avec plus de 2% de la population française touchée par ces troubles, le nombre de personnes touchées est comptée par des centaines de milliers. Un chiffre qui pourrait même être “sous-évalué” selon la haute autorité de la santé, en particulier sous des formes moins graves.
Il n’y a pas vraiment de “portrait de robot” de la personne affectée. Il peut s’agir d’hommes en tant que femmes et provient de tous les cercles socio-économiques. En général, les symptômes se manifestent pour la première fois à l’adolescence ou à l’entrée à l’âge adulte.
L’une des causes qui peut expliquer l’apparition de la maladie est la piste génétique, comme l’explique l’interm. “Nous avons aidé à montrer que les patients bipolaires portent des variantes génétiques (…) qui les rendent plus susceptibles de facteurs de risque environnementaux, tels que les infections, les traumatismes graves, la pollution, le mauvais style de vie”, explique Marion LeBoyer, professeur de psychiatrie au Henri-Mondor Chu (AP-HP).
Il y a donc une vulnérabilité génétique qui rend une personne plus susceptible de développer ce trouble, mais ce ne sont pas héréditaires. Des facteurs tels que la violence dans l’enfance ou la consommation de stupéfiants, en particulier le cannabis, à l’adolescence, peuvent augmenter la probabilité de développer un trouble bipolaire.
• Pouvons-nous traiter ou guérir la bipolarité?
Pouvons-nous vivre avec un trouble bipolaire? “L’un de mes collègues a déclaré que nous ne supprimons pas les vagues, nous apprenons à surfer”, schématise avec le professeur Bruno Etain de BFMTV.com, psychiatre à l’APHP et coordinateur de centres experts de troubles bipolaires de la fondation fondamentale.
Les patients peuvent se voir offrir un traitement, donc des «régulateurs d’humeur», des médicaments, à la fois par des médicaments et une approche de soutien «éducatif», une aide pour aider les patients à suivre leur traitement, à éviter le stress, à construire un taux de sommeil stable, etc. Une approche sur deux jambes.
“Le traitement médicamenteux n’est pas le seul important dans les soins, il doit être combiné avec d’autres approches non pharmacologiques”, insiste Bruno etain.
Certaines personnes sont tentées d’arrêter leurs traitements après la disparition des symptômes, provoquant inévitablement une rechute. Cette maladie chronique ne disparaît pas, mais est apprivoisée.