Une étude des chercheurs français publiée ce mardi 8 avril établit le lien entre la consommation simultanée de plusieurs additifs et le risque de développer le diabète de type deux. Les sodas, les sauces, les desserts … les aliments industriels ultra-transformés sont encore un autre temps indiqué.
Les aliments industriels ultra-transformés ne sont pas bons pour la santé. Cette observation, qui fait l’objet d’un consensus scientifique, est à nouveau renforcée par une étude de chercheurs français publiés ce mardi 8 avril dans la revue PLOS Medicine.
Les chercheurs d’Inserm, d’Insem, d’Inrae, de Sorbonne, de Cité University et de CNAM ont pu étudier les liens possibles entre l’exposition à des additifs alimentaires couramment consommés et la survenue du diabète de type 2 “, a déclaré un communiqué de presse.
Le diabète de type 2 est une augmentation chronique de la quantité de glucose dans le sang. Il est considéré qu’il peut être partiellement évité en modifiant son mode de vie, en particulier son alimentation.
Sur la base des données recueillies auprès de 100 000 adultes, l’association défavorable de différents additifs alimentaires, y compris un mélange d’émulsifiants, de colorants, d’édulcorants et d’acidifiants, est mis en évidence. Dans certains mélanges, les effets négatifs sont amplifiés, dans d’autres, cependant, ils sont réduits.
Les additifs sont largement utilisés par l’industrie alimentaire des produits ultra-transformés que l’on trouve en masse dans la distribution de masse: sauces, desserts laiteux, bouillons, etc.
“Cette étude est la première à estimer l’exposition aux mélanges des additifs alimentaires dans une grande cohorte dans la population générale et à analyser leur lien avec l’incidence du diabète de type 2”, a déclaré Marie Payen de la garanderie, le premier auteur de l’étude, ajoutant:
“Les résultats suggèrent que plusieurs additifs emblématiques présents dans de nombreux produits sont souvent consommés ensemble et que certains mélanges seraient associés à un risque plus élevé de cette pathologie.”
Il est également spécifié que ces conclusions restent vraies “quelle que soit la qualité nutritionnelle du régime alimentaire (sucre, calories, fibres, graisses saturées) et facteurs socio-démographiques et de style de vie”.
“Limiter les additifs non indispensables”
Les effets négatifs des additifs et produits ultra-transformés sont régulièrement décrits. Une nouvelle étude publiée dans The Lancet en janvier, par exemple, a mis en évidence le lien entre les produits industriels ultra-transformés et le risque de mortalité excessive liée au système digestif (+ 12%) ou circulatoire (+ 9%). Mais aussi pour développer la maladie de Parkinson (+ 23%).
D’autres études mettent en évidence les probabilités accrues de développer des cancers, qu’ils soient digestifs, mammaires ou prostatiques.
Le fait demeure qu’il s’agit des premières données montrant cet “effet de cocktail”, l’impact de l’accumulation d’additifs. Ces conclusions ne mettent pas en évidence les mécanismes sous-jacents menant à ces effets et devront être renforcés par plus de littérature.
Pour Mathilde Touvier, le coordinateur de l’étude et directeur de recherche chez INSERM, ces dernières conclusions “soutiennent les recommandations de santé publique qui conseillent à limiter les additifs non intensibles”