Des taux anormaux d’APFA, appelés «polluants éternels», ont été détectés dans quatre municipalités de la Meuse et 12 dans les Ardennes. Ces substances peuvent avoir des effets délétères sur la santé humaine: augmentation du taux de cholestérol ou risque de cancer.
La consommation d’eau du robinet sera interdite dans les prochains jours dans quatre municipalités dans la Meuse et 12 des Ardennes après la découverte de niveaux anormaux de PFAS, appelés “polluants éternels”, ont indiqué les préfectures.
La consommation d’eau du robinet à boire ou à préparer des bouteilles sera interdite à partir du 10 juillet dans douze municipalités des Ardennes avec un total de 2 800 habitants, a déclaré la préfecture des Ardennes ce vendredi 4 juillet dans un communiqué de presse co-signé avec l’agence régionale de santé du grand-est.
Avant cela, la même mesure s’appliquera samedi, à quatre municipalités de la Meuse, 620 habitants avec leurs quatre, selon un communiqué de presse de la préfecture publiée dans la soirée. Aucune des deux préfectures ne spécifie la durée de cette interdiction.
Tous les villages concernés dans la Meuse sont situés au bord de la même rivière, les loisirs. Les communes touchées dans les Ardennes sont toutes dans le sud du département, près de la rivière Meuse ou l’un de ses affluents.
Plusieurs effets délétères sur la santé humaine
Ces restrictions suivent la découverte des niveaux de PFAS supérieurs à la limite légale de 100 nanogrammes par litre (ng / L) dans l’eau distribuée. Une loi sur les polluants éternels promulguée au début de 2025 fournit en particulier les APF dans le contrôle de la santé de l’eau potable.
La préfecture des Ardennes reconnaît que, dans les municipalités du département affecté, “la concentration totale des 20 PFA principaux dépasse, d’une manière persistante et très importante, la limite réglementaire”.
Selon la France 3 et les médias divulguent, dans 17 municipalités à cheval entre la Meuse et les Ardennes, les niveaux de PFA détectés dépassent cette limite de 3 à 27 fois, jusqu’à 2 729 ng / L à Villy (Ardennes). Un record en France.
La source utilisée par le village de Villy est tellement polluée que “nous ne pouvons pas le traiter, nous ne pouvons pas rattraper le taux”, regrette Richard Pilbiche, son maire.
Les PFA, pour les substances per- et polyfluoroalkylées, appelées “polluants éternels”, peuvent avoir des effets délétères sur la santé humaine: augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, etc.
“La pollution pourrait être liée à la propagation”
Utilisé massivement dans l’industrie depuis le milieu du 20e siècle, par exemple pour fabriquer des poêles non basiques, des vêtements imperméables ou des cosmétiques, ils sont, comme leur nom l’indique, extrêmement difficile à éliminer une fois dans l’eau ou les sols.
Dans ce cas, “la pollution pourrait être liée à la propagation, sur les parcelles agricoles situées près des bassins versants de bétail, les boues de papier susceptibles de contenir des APF”, selon les deux préfectures, bien que “cette origine reste à confirmer”.
Richard Pilibiche accuse une usine de papeterie autour de l’environnement d’avoir, au-delà de la propagation effectuée dans les champs environnants, “des tas entiers enterrés (des boues de papier) sur des terres juste au-dessus de notre source”, provoquant ces taux extrêmement élevés.
La préfecture de la Meuse demande les municipalités concernées: “Les personnes responsables de la production et de la distribution de l’eau, pour assurer la distribution des bouteilles aux habitants”.
Pour Villy, cela représente une dépense de 18 000 euros sur un an. “Nous paierons l’eau 100 fois plus” que s’il était capturé à la source, dit-il.
Le préfet des Ardennes enjoint aux municipalités touchées “de mettre en place, dès que possible, un plan d’action pour réduire de manière satisfaisante le taux de PFA dans l’eau et refaire de l’eau conformément aux normes en vigueur”.