Dans une nouvelle enquête, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives note que le danger perçu d’alcool, de tabac et de drogues est désormais redéfini plutôt selon les utilisations et plus seulement selon la légalité du produit.
Le regard des Français sur la drogue évolue. L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) publie cette édition en 2023 de son enquête sur “les représentations, les opinions et les perceptions sur les drogues psychotropes” ce jeudi 17 juillet. Il établit ainsi un panorama des opinions de la population française sur les médicaments et les politiques publiques qui y sont associées.
“Le danger perçu est désormais redéfini en fonction des habitudes d’utilisation et plus seulement en fonction du statut juridique du produit”, a écrit l’OFDT dans un communiqué de presse.
Le tabac et l’alcool sont désormais plus souvent perçus comme dangereux, y compris de faibles doses. À l’inverse, le danger perçu de cocaïne, d’héroïne et de cannabis est abaissé depuis 25 ans.
Les dangers de l’alcool et du tabac mieux reconnu
Selon cette enquête, en fait, la part des Français considérant que l’utilisation du tabac est dangereuse “de l’expérience” a connu une augmentation entre 1999 et 2023, passant de 22% à 27%. Cette augmentation est également observable en ce qui concerne le danger “de la consommation occasionnelle” (1% en 1999 à 17% en 2023).
Dans la même tendance, les Français considèrent de moins en moins que l’alcool n’est dangereux que de la consommation quotidienne, mais si cette part reste assez élevée (84% en 1999 contre 71% en 2023).
Parmi les personnes interrogées par l’OFDT, seulement un quart perçoit l’alcool et le tabac comme des drogues. D’un autre côté, “la majorité d’entre eux considèrent ces deux substances comme les premières causes de la dépendance, comme les drogues illicites”, peuvent être lues dans le rapport.
63% ont le sentiment d’être bien informé des médicaments
Au sujet des drogues, le danger perçu de cocaïne, d’héroïne et de cannabis est tombé pendant 25 ans. Le cannabis en particulier depuis plus de la moitié (54%) des Français le considéraient comme dangereux en 1999, et ceci à partir d’une première expérience, contre 38% en 2023.
Selon l’OFDT, qui a effectué six enquêtes de type depuis 1999, si le sentiment d’être bien informé des médicaments a connu une augmentation entre 1999 et 2018 (de 58% à 68%), il a diminué en 2023 (63%). Le corps observe notamment cette goutte des femmes plus que chez les hommes.
“En 10 ans, la partie des Français citant spontanément la cocaïne parmi les médicaments dont l’existence qu’ils connaissent a considérablement augmenté, passant de 64% en 2012 à 74% en 2023”, détaille le corps.
Cependant, il y a une réelle différence de perception entre les consommateurs et ceux qui ne les ont jamais consommés. Sur la cocaïne, par exemple, les personnes qui ont déjà consommé sont de 74% (contre 22% pour “non expérimentées”) pour considérer que la cocaïne aide “à s’amuser et à faire la fête”.
De plus, près de la moitié (44% contre 14%) estime qu’il s’agit d’un “moyen d’améliorer ses performances” lorsque près d’un quart (24% contre 6%) qu’il est “possible de vivre normalement en consommant de la cocaïne”.
Plus de «dispositifs de réduction des risques», de «mesures éducatives» et de termes de prison
“Les opinions négatives concernant les consommateurs de drogues se poursuivent en 2023 pour façonner les représentants”, écrit également l’OFDT. À cet égard, près de neuf personnes interrogées dans dix juges de cocaïne et d’héroïne comme “dangereuses pour ceux qui les entourent”. De la même manière, plus d’un sur deux considère que ces consommateurs “cherchent à former des jeunes”.
Le cannabis bénéficie d’une opinion plus favorable car, à l’exception de ce dernier, les Français considèrent de plus en plus que les consommateurs de drogue sont des «personnes malades».
D’un autre côté, l’enquête publiée ce jeudi met en évidence “l’adhésion aux systèmes de réduction des risques, en particulier la dépendance des arrêts (HSA, ex-utilisation de la consommation à moindre risque)”. “73% soutiennent leur déploiement, bien que seulement 20% en acceptent un dans leur propre quartier”, a déclaré l’OFDT.
Ainsi, le François soutient également la grande majorité des «mesures éducatives», à savoir en particulier les rappels à la loi et aux stages. Ils considèrent également de plus en plus pour informer les consommateurs de drogues sur la façon la moins dangereuse de le consommer.
D’un autre côté, l’OFDT note que “les opinions sur la réponse criminelle sont resserrées”. Plus d’un tiers des personnes interrogées considèrent qu’une peine de prison est une “bonne chose” pour les consommateurs de cannabis. À titre de comparaison, ce chiffre était de 23% en 2018.