Vin de la semaine : un rosé bio pour la table

Sylvie Vacheron et Bruno Gaspard veillent depuis un peu plus de 20 ans sur le Clos du Caillou, magnifique propriété de la commune de Courthézon, nichée au milieu de l’appellation Châteauneuf-du-Pape, mais classée en simple appellation Côtes du Rhône. La petite histoire de cette singularité du terroir est délicieuse et mérite d’être racontée.

Le clos, avant de devenir un domaine viticole, fut longtemps une réserve de chasse. En 1923, une dizaine d’années avant la création officielle des AOC, un comité fut mandaté pour étudier les terres de la région et délimiter ce qui deviendrait l’aire d’appellation Châteauneuf-du-Pape.

Lorsqu’ils voulurent visiter l’enclos, les experts chargés de la délimitation furent accueillis par son garde-chasse qui, armé d’un fusil, leur refusa catégoriquement l’accès aux lieux. C’est ainsi que le Clos du Caillou, bien que géographiquement situé dans l’aire d’appellation Châteauneuf-du-Pape, en est aujourd’hui encore exclu. La majorité des vins produits par Sylvie Vacheron et Bruno Gaspard proviennent de vignes plantées à l’intérieur de l’enclos et sont classés en appellation Côtes du Rhône.

Leur rosé est élaboré à partir de Grenache (80%) et de Cinsault cultivés sur les terroirs de safres et de sables de Courthézon. Particulièrement concentré, le 2022 est mûr, avec un volume impressionnant en milieu de bouche, mais aussi mis en valeur par des amers de qualité en finale. Une leçon d’équilibre et de générosité méridionale en bouteille, qui offre un beau panel de possibilités à table. Que vous ayez envie d’un poisson en croûte d’olives noires, d’un tajine de poulet au citron, d’une belle tarte aux tomates ou d’un plateau de légumes avec son anchoïade, vous trouverez dans le rosé Caillou un compagnon parfait.

Santé !