
La nuit est tombée le vendredi 25 juillet, lorsque Georges Ibrahim Abdallah entre, entouré de ses frères et sœurs, dans la maison familiale de Kobayat, un village chrétien dans le nord, situé à trois heures de Beyrouth. Une foule d’amis, de voisins et de militants est venu le saluer.
L’homme de 74 ans, libéré après près de quarante ans de détention pour complicité dans l’assassinat, en 1982, de deux diplomates, américain et israélien, est épuisé après plusieurs arrêts de Beyrouth, en chaleur écrasante, mais il prend le temps de la réunion. Celui qui était encore dans la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénée) quelques heures plus tôt, n’est pas parti, tout au long de la journée, sa posture de militant propalitinien, Fist, professant son soutien à la “résistance” contre Israël.
Il y a une atmosphère étrange, entre l’émotion et l’étonnement. Les nuits précédentes étaient sans sommeil pour Georges Abdallah et ses proches. Sa libération, This Hope a déçu tant de fois, ce combat quart – le siècle – l’homme est libérable depuis 1999 – devient soudainement réalité. Le militant marxiste a atterri à Beyrouth avec une passe livrée par l’ambassade libanaise en France. Il a voyagé de Paris sans menottes, mais accompagné de policiers français.
Vous avez 72,23% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.