Au Québec, ce ne sont pas la chute des arbres, la foudre ou les accidents pendant le travail qui provoque le plus de défaillances Internet ou TV sur le réseau Bell. Ce sont les écureuils.
Ils provoquent “environ 80% de nos interruptions de service”, confirme qu’Alexandre Simard, technicien et formateur spécialisé dans la réparation de câbles chez Bell, rencontré au centre de recherche et développement de l’entreprise à Varennes. C’est ce qui lui a donné l’idée de concevoir une protection pour l’équipement le plus touché, un terminal à fibre optique dans les articles: un bouclier anti-squirrel qui commence à être déployé sur le réseau (nous y reviendrons).

Un problème de longue date
L’intérêt de ces petits rongeurs pour l’infrastructure des réseaux électriques et de communication n’est pas nouveau. “J’ai même trouvé des articles des années 1930 qui parlent d’échecs d’électricité causés par les écureuils”, a déclaré James Gibbs, professeur de biologie au College of Environmental Sciences and Forestry à la New York State University.
“Les écureuils sont des rongeurs, ils doivent donc constamment manger pour gérer la croissance de leurs dents, et il semble y avoir quelque chose qui les attire dans les fils électriques”, ajoute ce chercheur qui étudie, entre autres, des populations d’écureuil dans les grandes villes nord-américaines. Ceux-ci auraient une faiblesse pour un modèle de fibre optique en particulier, installé en particulier par Bell sur des milliers de postes au Québec ces dernières années, dont plus de 13 000 à Montréal uniquement.

«Les écureuils parviennent à démêler le plastique de ce terminal, puis à y entrer. Les fibres optiques dans le réseau sont protégées par des gaines armées [NDLR : recouvertes de métal]mais pas là. Les rongeurs peuvent donc faire beaucoup de dégâts », note Louis-Philippe Potvin, analyste de réseau chez Bell.
Avec quelques dents, le joli rongeur peut rapidement priver des centaines d’abonnés d’Internet.
«La fibre optique est complexe à réparer, ce qui provoque plusieurs interruptions de service.
De plus en plus d’écureuils
Le problème est d’autant plus important que les écureuils sont de plus en plus nombreux dans les villes. “Le printemps, les étés et les chutes plus chauds favorisent la production hâtive d’une première gamme parmi les écureuils et l’opportunité d’avoir une deuxième gamme”, explique Jean Ferron, professeur de biologie à l’Université du Québec à Rimouski maintenant à la retraite. D’autres facteurs favorisent également leur présence dans les villes, comme l’abondance de nourriture et la petite quantité de prédateurs.
Cette augmentation du nombre d’écureuils combinée à l’arrivée de nouveaux équipements faciles à aller et à donner accès à des pièces difficiles à réparer a rendu la situation intenable. Après avoir calculé la rentabilité du développement de l’équipement de protection, “il s’est avéré évident qu’un tel investissement en valait la peine”, a déclaré Alexandre Simard.

Un bouclier contre les rongeurs
Les précipitations ont été rapidement conçues. «C’est un bouclier en métal qui est mis sur le boîtier en plastique. Mais il était nécessaire de pouvoir l’ouvrir facilement, qu’il est facile à installer et qu’il est bien basé dans le décor», résume Louis-Philippe Potvin.
Différents prototypes ont été développés au centre de recherche et développement, puis un fournisseur externe a été embauché pour finaliser et produire la pièce.
Un premier bouclier a été installé il y a un an pour essayer. «Le terminal avait été réparé trois fois au cours de la même semaine à cet endroit où la première Rainha a été posée. Depuis lors, les écureuils n’ont pas été en mesure de s’y attaquer», explique Alexandre Simard.
Bell a installé 200 rendus entre mars et juin et compte 800 par an. “Pour le moment, nous les installons lorsqu’il y a une rupture causée par un rongeur, mais plus tard, nous devons également les configurer lors de nouvelles installations”, explique l’entraîneur derrière l’initiative.
Actuellement, ce n’est qu’un seul type de terminal qui est ainsi protégé, mais déjà, l’équipe prévoit de concevoir un deuxième bouclier, pour un autre type de terminal installé dans le réseau.
Ce tour contre les écureuils peut être gagné, mais la lutte contre ces rongeurs est loin d’être terminée.