[Vendredi 15 août, le président américain, Donald Trump, et le président russe, Vladimir Poutine, se sont retrouvés à Anchorage, en Alaska, pour leur première rencontre depuis 2018. Après un échange à huis clos de moins de trois heures, entourés de leurs conseillers, les deux chefs d’Etat ont tenu une conférence de presse commune. Extrêmement courte – une douzaine de minutes –, elle n’a pas donné lieu à des questions de journalistes. Le Monde retranscrit et traduit les deux allocutions.]
Vladimir Poutine: Monsieur le président, mesdames et messieurs,
Nos discussions ont eu lieu dans une atmosphère constructive et respectueuse, elles étaient très approfondies et utiles.
Je voudrais encore remercier mon homologue américain pour son invitation à venir en Alaska. Il est assez logique de se rencontrer ici, car nos pays, bien que séparés par les océans, sont en fait des voisins proches. Et quand nous nous sommes salués, en descendant dans l’avion, je lui ai dit: “Bonjour, cher voisin. Je suis très heureux de vous voir en bonne santé et vivant.” Je pense que c’est très sympathique et que c’est la gentillesse que nous pouvons nous dire. Nous sommes séparés par le détroit de Béring, bien qu’il n’y ait que deux îles entre l’île russe et l’île américaine. Ils ne sont qu’à quatre kilomètres. Nous sommes des voisins proches, c’est un fait.
Il est également important de noter qu’une partie importante de l’histoire commune de la Russie et des États-Unis est liée à l’Alaska. De nombreux événements positifs sont liés à ce territoire. Ainsi, un immense patrimoine culturel de l’époque de l’Amérique russe [Vladimir Poutine utilise cette expression en référence au fait que les Russes furent les premiers colons à occuper le territoire, au XVIIIᵉ siècle, avant que le tsar Alexandre II le vende aux Etats-Unis, en 1867] a été conservé jusqu’à aujourd’hui, comme les églises orthodoxes et plus de 700 noms géographiques d’origine russe.
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