Le président vénézuélien Nicolas Maduro, dont la réélection est contestée par l’opposition qui revendique la victoire, a annoncé ce jeudi 8 août 2024, lors d’une manifestation en sa faveur à Caracas, que le réseau social X (ex-Twitter) était « retiré de la circulation » pendant dix jours.
L’agence en charge des télécommunications a « a décidé de retirer le réseau social X, anciennement connu sous le nom de Twitter, de la circulation au Venezuela pendant 10 jours »a déclaré Nicolas Maduro, soulignant que c’était sur sa proposition.
« Coup d’État cyberfasciste criminel »
« Personne ne me fera taire, je ferai face à l’espionnage de l’empire technologique. Elon Musk est le propriétaire de X et a violé toutes les règles du réseau social Twitter, devenu X, et les a violées en incitant à la haine et au fascisme »a poursuivi Nicolas Maduro, qui accuse régulièrement le milliardaire américain de comploter contre lui. Le président n’a pas précisé quelle forme cela prendra « retrait de la circulation ».
Les autorités vénézuéliennes (personnalités, ministères, agences gouvernementales) sont présentes sur les réseaux sociaux où elles communiquent abondamment. Le président a annoncé lundi qu’il se retirait de Whatsapp tout en critiquant les réseaux sociaux accusés de tenter de « coup d’État cyberfasciste criminel » à la suite de son élection contestée.
Une victoire contestée aux dernières élections
Le Conseil national électoral (CNE) a entériné vendredi 2 août la victoire de Nicolas Maduro avec 52% des voix, sans toutefois rendre public le décompte exact des voix et les procès-verbaux des bureaux de vote, assurant qu’il avait été victime d’un piratage informatique.
Selon l’opposition, qui a publié les procès-verbaux obtenus par ses scrutateurs – dont la validité est rejetée par Nicolas Maduro – Edmundo Gonzalez Urrutia, qui avait remplacé au pied levé la leader de l’opposition Maria Corina Machado – déclarée inéligible -, a remporté l’élection avec 67% des voix.
L’opposition et de nombreux observateurs estiment que le piratage du CNE est une invention du gouvernement pour éviter de devoir publier les procès-verbaux des bureaux de vote. Nicolas Maduro et les autorités ont accusé à plusieurs reprises Elon Musk d’avoir participé à la cyberattaque contre le CNE.
Les troubles qui ont suivi la proclamation de la victoire du président sortant ont fait 24 morts depuis le 28 juillet, selon un bilan actualisé rendu public mardi par des organisations de défense des droits humains, dont la division Amériques de Human Rights Watch (HRW).