Billal Bennama a remporté la médaille d’argent du tournoi des -51kg ce jeudi aux Jeux Olympiques de Paris 2024, après sa défaite en finale face à l’Ouzbek Hasanboy Dusmatov à Roland-Garros. Un beau résultat pour le boxeur toulousain, qui pourra remettre sa récompense à son père Mohamed Bennama. Avec beaucoup d’émotion…
Le retour dans le Sud s’annonce intense, triomphal et riche en émotions. Billal Bennama a décroché la médaille d’argent du tournoi des -51kg ce jeudi aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Sur le ring bleu installé au milieu du court central de Roland-Garros, le boxeur français s’est incliné en finale face à l’Ouzbek Hasanboy Dusmatov. Mais il quitte la capitale avec le sentiment du travail bien fait. Et même plus que ça. En devenant vice-champion olympique, Billal Bennama vient de réaliser le grand rêve de son père, Mohamed Bennama. Avant de devenir un entraîneur réputé en France, ce dernier a mené une solide carrière amateur, avec pour objectif de participer aux JO sous les couleurs de l’Algérie. Mais une blessure à l’œil l’a contraint à raccrocher prématurément son chapeau à l’âge de 29 ans.
Bien des années plus tard, l’un de ses fils vient de lui redonner le sourire en accomplissant le destin qu’il avait imaginé. Difficile de mesurer son émotion. Contacté par RMC Sport avant la finale de Billal, Mohamed nous a répondu par message vocal : « Je ne suis pas venu à Roland-Garros. Je suis resté à Toulouse. Je ne regarderai pas le combat car j’ai trop, trop de stress. Je le verrai s’il gagne. S’il perd, je ne le regarderai pas. »
« Cela vaut une médaille pour moi »
En revanche, il regardera sans doute avec des larmes aux yeux la médaille d’argent autour du cou de son garçon lorsqu’ils se retrouveront en Haute-Garonne. “Ça va être dur. J’espère pouvoir retenir mes larmes, mais ça va être dur contre lui, car il m’a tant donné”, confie Billal. “Il a tout fait pour que nous soyons les meilleurs depuis que nous sommes jeunes. Lui ramener une médaille olympique, je pense que c’est le plus beau cadeau. Et qu’il me dise qu’il est fier de moi, ça me vaut une médaille d’or.”
Après son combat, Billal Bennama a voulu appeler rapidement son père pour lui raconter la fureur du public, son nom scandé dans le temple du tennis parisien et la difficulté de battre Dusmatov. Mais il a d’abord dû suivre le protocole et répondre aux sollicitations des médias. “Je dois cette médaille en particulier à mon père, qui a tout donné pour moi. Cette médaille est spécialement pour lui”, a-t-il confié lors d’une visite rapide en zone mixte.
Quelques instants plus tôt, Malik Bouziane, son entraîneur en équipe de France, s’est présenté d’une voix légèrement tremblante. « Ma première pensée va au père de Billal… Désolé, je suis un peu ému. Billal, je le connais depuis 2013. En 2014, il participait à sa première compétition internationale. Dix ans plus tard, il remportait une médaille d’argent aux Jeux olympiques. C’est une fierté de l’avoir accompagné à ce niveau. Son père peut aussi être fier de lui. »
La tentation des Jeux de Los Angeles en 2028
Reste désormais à savoir quelle sera la suite pour Billal Bennama. À 26 ans, il peut encore envisager des JO. Avec la perspective de traverser l’Atlantique dans quatre ans pour participer à Los Angeles 2028 : « Oui, bien sûr, j’y pense. Gagner une médaille, c’est énorme et forcément, ça donne plus d’ambition. On verra, mais je suis vraiment tenté de continuer et d’être à Los Angeles. D’autant que là-bas, c’est le pays de la boxe. Forcément, ça aura un goût particulier. »
Son entraîneur serait en tout cas ravi de l’accompagner sur la côte ouest des Etats-Unis : “J’espère qu’il restera avec nous. Après, je pense qu’il aura des offres. On aimerait qu’il continue jusqu’en 2028. Mais s’il doit passer pro, on ne sait pas encore si la boxe professionnelle sera toujours présente aux Jeux en 2028. Il a plein de questions à se poser mais il est bien entouré de ce côté-là.”