L’Armée de l’Air et de l’Espace vient d’annoncer que Thomas Pesquet devient réserviste opérationnel avec le poste de pilote de l’A330 MRTT Phénix, un avion pouvant effectuer des missions de transport de personnel ou de matériel sur de longues distances, ainsi que le ravitaillement en vol d’autres appareils.
D’astronaute à pompiste dans le ciel. L’Armée de l’Air et de l’Espace a annoncé ce vendredi 9 août que Thomas Pesquet devenait colonel de réserve opérationnelle au sein de la 31e Escadre de ravitaillement et de transport aérien stratégique.
“Thomas Pesquet occupera le poste de pilote d’A330 MRTT Phénix sur la base aérienne 125 d’Istres”, précise le communiqué du ministère des Armées.
15 appareils en 2028
Un « avion multirôle de dernière génération », à bord duquel l’astronaute « pourra effectuer des missions de transport de personnel ou de matériel sur de longues distances, mais aussi de ravitaillement en vol d’autres aéronefs », précise le ministère.
Ce dérivé du modèle civil, l’Airbus A330, se voit ainsi attribuer l’acronyme « MRTT » (pour « Multi Role Tanker Transport » en anglais) avec le nom « Phoenix ».
Le ministère des Armées avait signé fin 2014 pour l’achat de 12 appareils auprès d’Airbus Defence and Space et le premier a été réceptionné en septembre 2018. Il doit alors remplacer la flotte existante de 14 Boeing KC-135/C-135 et de 5 A310 et A340. Il s’agira finalement de 15 A330 MRTT, soit trois de plus que la commande initiale, qui sont prévus pour 2028.
Du ravitaillement au transport, un avion polyvalent
L’A330 MRTT mesure 58,8 mètres de long, avec une envergure de 60,3 mètres et une masse au décollage de 233 tonnes. Il peut atteindre une vitesse de 1 053 km/h, soit 0,86 mach.
L’armée met en avant la polyvalence de l’appareil. Il peut emporter 110 tonnes de kérosène et ravitailler simultanément deux Rafale ou un avion de surveillance E-3F grâce à deux tuyaux de 27 m de long, chacun doté d’un panier, dans lequel l’avion de chasse insère sa perche.
Un poteau rigide au point central permet également de ravitailler les avions qui ne peuvent pas être ravitaillés via les nacelles.
Dans cette configuration, l’opérateur de ravitaillement n’a plus besoin d’effectuer sa mission depuis l’arrière de l’appareil à travers un hublot (« la perche ») comme sur le C-135, mais dispose d’une console dédiée en cabine avec un système de caméra.
La « mission principale » du Phénix « est de ravitailler la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire », peut-on lire sur sa fiche de présentation de l’Armée de l’air et de l’espace, avec la capacité de déployer une force de 20 Rafale à 20 000 km du continent en 48 heures, n’importe où dans le monde.
« Un seul appareil peut projeter, par exemple, un terrain de deux à quatre chasseurs, avec leur mécanique et leur lot de maintenance », précise ce document.
Le Phénix peut également être utilisé pour le transport aéromédical avec différentes configurations pour déplacer en plus des passagers et du fret, jusqu’à 40 blessés légers ou une dizaine de blessés graves ou encore 2 civières pour une « évacuation médicale d’opportunité ». Cet avion avait notamment été utilisé lors de la crise sanitaire du Covid pour déplacer des patients des zones les plus touchées vers des zones où les hôpitaux étaient moins sollicités.
En plus de l’A400M Atlas, l’A330 MRTT dispose également de capacités de transport stratégique, jusqu’à 272 personnes ou 30 tonnes de fret à 10 000 km.