L’enquête avance. L’homme armé d’un couteau tué ce vendredi soir à Bordeaux (Gironde) par la police après s’être montré “menaçant” envers les forces de l’ordre s’était évadé d’un hôpital psychiatrique de la ville, a annoncé ce samedi le parquet. Les enquêteurs ont pu établir l’identité de “Mathieu D., âgé de 44 ans et domicilié à Bruges (33) qui s’était enfui du centre hospitalier Charles Perrens où il était hospitalisé”, a précisé Frédérique Porterie, procureure de la République de Bordeaux, dans un communiqué.
Cet hôpital bordelais, spécialisé en psychiatrie et santé mentale, compte 536 lits et 270 places d’hospitalisation de jour. Selon la chronologie établie par le parquet, les policiers ont été alertés par la gérante d’une épicerie située à proximité du stade Chaban-Delmas à Bordeaux, “à la suite du vol d’un couteau à longue lame dans sa boutique par un individu”.
Un refus de se conformer
Vers 19h30, alors qu’une patrouille de quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC) est arrivée sur les lieux, l’individu aurait brandi son couteau « de manière menaçante » puis tenté « de prendre la fuite ». Refusant de déférer à la sommation et de se débarrasser du couteau, l’homme se serait alors dirigé vers un policier, tentant de le frapper. D’abord visé par un tir de LBD (lanceur de balles de défense) l’atteignant « apparemment à l’épaule », il a été tué par un policier qui a tiré « à trois reprises », a précisé le parquet. L’homme est décédé peu après.
Alors que les premières informations vendredi soir avaient fait état de cinq coups de feu et de quatre impacts, le parquet a enregistré samedi “quatre impacts sur le corps du défunt”, constatés par un médecin légiste. Le parquet a ouvert deux enquêtes distinctes, l’une visant l’individu abattu pour “vol, menaces avec arme sur personne ayant autorité, tentative d’homicide sur agent des forces de l’ordre”, et l’autre pour “homicide volontaire par personne ayant autorité”.
Selon le parquet, le policier auteur des coups de feu a subi un test d’alcoolémie et de stupéfiants, qui s’est révélé négatif. Il n’a pas été placé en garde à vue vendredi, “l’attitude menaçante de l’homme étant rapportée par des témoins”. Selon les déclarations des policiers et la vidéosurveillance, “il est d’ores et déjà clair que l’homme reste imperméable aux injonctions (…) ; il a une attitude menaçante et déterminée tout au long de sa progression vers les policiers ; il entre en contact avec eux et coince l’auteur des coups de feu mortels contre un véhicule en stationnement”, conclut le parquet.