Bras dessus, bras dessous, ils ont entonné la Marseillaise en chœur avec le public du Club France, réuni sous un soleil de plomb pour applaudir leurs héros. Un moment de communion comme en rêvaient les volleyeurs, quelques heures après leur victoire olympique contre la Pologne à l’Arena Paris Sud. Nous sommes tellement concentrés sur le match dans la salle que nous avons du mal à réaliser ce qui se passe, a reconnu le receveur Trévor Clévenot. Et là, on profite effectivement de cette ferveur qui est juste phénoménale. On en avait un peu profité au Trocadéro après les Jeux de Tokyo, mais c’est tout. On avait eu des frissons et là, c’est deux fois plus ! »
« Avant de monter, j’ai dit à Genia : “Genia, j’ai peur !” »
Certains d’entre eux, lunettes de soleil aux yeux, se sont mis à applaudir comme à l’accoutumée, comme revigorés par l’énergie collective que leur procurait ce public qui avait assisté quelques heures plus tôt à leur victoire en trois sets gagnants devant l’écran géant. Et un, et deux, et trois zéro ! “, entonna le capitaine Benjamin Toniutti, immédiatement suivi chaleureusement par la foule. En fait c’était incroyable, on ne s’imaginait pas voir autant de monde, c’était fou”, a admis le passeur Antoine Brizard. Un peu intimidant, même, pour certains. Avant de monter, j’ai dit à Genia (Grebennikov, NDLR) : «Genia, j’ai peur !s’est moqué de Quentin Jouffroy, le principal intéressé.On voit ce qui se passe dans la pièce, mais dans une pièce, ce n’est pas pareil… Le voir à l’extérieur, c’était fou. On n’arrive pas à croire que ça touche autant de monde. »
Il n’y avait pas de MC proclamé, chacun prenait sa part dans le divertissement : ” Nous sommes un groupe assez intime, nous restons très proches, très familiaux, et cela nous aide.continua Trevor Clévenot, mais là on a essayé de s’amuser et de s’ouvrir un peu au public. » Il restait encore du temps pour prendre un selfie de groupe avec les milliers de supporters en arrière-plan, puis les stars de la soirée quittaient la scène pour remplir leurs obligations médiatiques en toute décontraction. Antoine Brizard a mis ses lunettes de soleil et s’est fait appeler SCH (le rappeur marseillais), Earvin Ngapeth a posé son cocktail (un Spritz) pour se présenter devant les micros, et Jean Patry a déambulé dans la zone mixte avec… un porte-manteau. La nuit s’annonçait longue, mais personne n’allait s’en plaindre.