Ce texte rassemble une partie du contenu de notre newsletter santé, publiée le mardi à 16h00
Glissements de terrain, bâtiments inondés et fortement endommagés, pannes de courant, routes impraticables… L’épisode de pluies extrêmes qu’a connu le Québec récemment est malheureusement typique de ce que nous pouvons nous attendre à vivre de plus en plus souvent en raison des changements climatiques. Or, au-delà des dégâts matériels, ces inondations ont des effets sur la santé physique et mentale qui peuvent être majeurs pour les personnes touchées, et encore plus significatifs si elles sont déjà vulnérables, comme l’ont démontré de multiples études.
Au Québec, les conséquences psychosociales des inondations majeures survenues en 2017 et 2019, notamment, ont été très bien documentées par les chercheurs. Chaque inondation provoque une multitude de cas de troubles anxieux, de dépression, de stress post-traumatique ou de toxicomanie qui peuvent durer des mois, voire des années, sans compter les problèmes respiratoires dus aux moisissures. Les enfants, les personnes âgées, celles qui souffrent de maladies chroniques ou de handicaps, les personnes à faible revenu, les autochtones, les personnes racialisées ou au statut d’immigration précaire paient le plus lourd tribut aux événements météorologiques extrêmes. La pluie tombe sur tout le monde, mais les dégâts qu’elle cause font beaucoup plus mal si vous louez un demi-sous-sol, si vous avez des troubles cognitifs, un fauteuil roulant, un conjoint violent, si vous êtes une mère monoparentale avec de jeunes enfants, si vous ne parlez pas français ou si vous souffrez de dépression.
L’adaptation des infrastructures au changement climatique demande du temps et de l’argent, et les efforts restent largement insuffisants et trop lents pour relever ce défi colossal. Mais ce qui se passe après une catastrophe mérite aussi beaucoup plus d’attention. Il y a mille et un tracas qui pourraient être épargnés aux victimes pour favoriser leur résilience, sans avoir à lancer des travaux d’envergure qui prennent du temps et coûtent des milliards.
Au-delà de l’indemnisation financière, il faut simplifier les démarches et accroître l’aide psychosociale aux sinistrés, en accordant une attention particulière aux personnes déjà vulnérables. Le Québec peut et doit faire mieux à cet égard, comme le rappelait récemment au gouvernement le Groupe d’experts sur l’adaptation aux changements climatiques dans son rapport intitulé Agissons aujourd’hui pour que le Québec puisse s’adapter à la réalité des changements climatiques qui s’accélèrentC’est urgent !
Le jargon
DCPA
Cet herbicide, utilisé notamment sur les cultures de brocoli, de chou et d’oignon, vient de faire l’objet d’un rare décret d’urgence de l’Agence américaine de protection de l’environnement, l’EPA, qui en a immédiatement interdit la vente et l’utilisation en raison des risques qu’il présente pour le développement du fœtus, même à très faible dose. Les femmes enceintes exposées à cet herbicide ont un risque accru de donner naissance à un bébé de faible poids à la naissance ou souffrant de problèmes de développement. Au Canada, le DCPA (abréviation de dimethyl tetrachloroterephthalate) a été interdit en 2023, mais certains experts craignent que les producteurs agricoles en aient gardé en stock. En Europe, le DCPA est interdit depuis 2009.
Les données
107
C’est le nombre de médicaments anticancéreux inclus dans une nouvelle version d’une classification qui répertorie ces substances en fonction du risque qu’elles provoquent des vomissements chez les personnes traitées. Ce guide, qui comprenait jusqu’à présent 42 médicaments, les classe en quatre groupes allant de « risque émétique élevé » (presque toutes les personnes traitées ont cet effet secondaire) à « minimal » (moins d’une personne sur 10 vomit à cause du traitement). Pour mettre à jour la classification, dont la dernière remontait à 2016, un groupe d’experts internationaux a passé en revue les études publiées sur ces molécules.
Les chercheurs notent que l’ampleur des nausées et vomissements ressentis n’est souvent pas suffisamment détaillée dans les essais cliniques, ce qui nécessite de compiler les résultats de plusieurs études pour chaque substance afin d’en avoir une idée plus précise. Cet effet secondaire est pourtant considéré comme un élément important par les patients, et il existe de grandes différences d’une molécule à l’autre.
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