Ce vaccin, appelé mRNA-1769, fait actuellement l’objet d’essais cliniques initiaux sur l’homme au Royaume-Uni.
Une avancée qui incite à l’optimisme. Un vaccin expérimental du laboratoire Moderna contre le MPOX a montré une efficacité supérieure aux vaccins actuels pour réduire les symptômes et la durée de la maladie, selon une étude réalisée sur des animaux dont les résultats sont publiés mercredi 3 septembre par la revue Cell.
Cette annonce intervient alors que l’Afrique connaît une résurgence du MPOX, qui avec l’apparition d’un nouveau variant (1b) a incité l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclencher son plus haut niveau d’alerte sanitaire mondiale le 14 août.
Technologie de l’ARN messager
Les chercheurs ont utilisé la technologie de l’ARN messager pour tenter de trouver un vaccin contre le Mpox qui serait hautement efficace et sûr, a expliqué le virologue et auteur principal de l’étude Jay Hooper de l’Institut de recherche médicale de l’armée américaine sur les maladies infectieuses.
Les vaccins contre le MPOX, anciennement connu sous le nom de variole du singe, ont été développés à l’origine pour lutter contre la variole humaine, une maladie mortelle déclarée éradiquée par l’OMS en 1980.
Le vaccin actuellement commercialisé sous le nom de Jynneos aux États-Unis, d’Imvanex en Europe et d’Imvamune au Canada est composé d’un virus « vivant atténué », ce qui signifie que le virus a été affaibli afin qu’il ne puisse pas transmettre la maladie aux humains.
Mais étant atténué, il est aussi moins protecteur que le vaccin d’ancienne génération ACAM2000, qui n’est pourtant pas recommandé à tous les publics en raison de ses effets secondaires.
Le nouveau vaccin à ARNm de Moderna comprend quant à lui des instructions génétiques qui entraînent le système immunitaire à reconnaître quatre antigènes permettant au virus de s’accrocher aux cellules. Le laboratoire américain utilise la même technologie pour son vaccin contre le coronavirus, très sûr et efficace.
Prochains tests sur les humains
Dans cette étude, six macaques ont été vaccinés avec le vaccin à ARNm et six autres ont reçu une injection avec le vaccin actuellement commercialisé.
Huit semaines après la première injection, les 12 macaques ont été exposés à une souche mortelle de MPOX. Un autre groupe de six macaques non vaccinés a également été exposé au virus. Tous les singes vaccinés ont survécu, quel que soit le vaccin utilisé, et cinq des six macaques non vaccinés sont morts.
“Mais si nous nous concentrons spécifiquement sur les résultats du vaccin à ARNm, ce que nous avons vu était très surprenant et passionnant”, a déclaré à l’AFP Galit Alter, virologue et immunologiste chez Moderna et autre auteur principal de l’étude.
Les primates vaccinés avec l’ARNm ont perdu moins de poids et ont eu moins de lésions que ceux injectés avec le vaccin atténué.
De plus, le vaccin à ARNm a réduit de près de 10 jours la durée pendant laquelle les lésions étaient visibles chez les macaques. La charge virale dans les prélèvements sanguins et de gorge était également plus faible, ce qui suggère qu’il réduit également le risque de transmission.
Alec Freyn de Moderna, autre auteur de l’étude, a déclaré à l’AFP que le vaccin avait également été testé pour d’autres virus de la même famille et s’était révélé efficace contre la variole bovine, la vaccine et la variole du lapin ou variole du chameau.
Le vaccin, appelé mRNA-1769, fait actuellement l’objet d’essais cliniques initiaux sur l’homme au Royaume-Uni pour garantir son innocuité.
