Selon une étude publiée par The Lancet, plus de 39 millions de personnes dans le monde pourraient mourir directement d’infections résistantes aux antibiotiques au cours des 25 prochaines années.
Pour la première fois, une étude publiée mardi 17 septembre par la revue scientifique britannique The Lancet évalue l’impact de la résistance aux antibiotiques dans le temps et tente d’estimer son évolution.
Et le constat est clair : d’ici le milieu de ce siècle, les infections résistantes aux antibiotiques joueront un rôle dans 8,22 millions de décès chaque année, soit une augmentation de 74,5 % par rapport à 2021.
Au total, entre 2025 et 2050, la résistance aux antibiotiques pourrait directement causer plus de 39 millions de décès dans le monde et serait associée à 169 millions de décès, estiment les scientifiques. Mais des scénarios moins pessimistes sont possibles.
Les décès d’adultes sont en hausse
Entre 1990 et 2021, plus d’un million de personnes par an dans le monde ont succombé directement à la résistance aux antibiotiques, selon les auteurs de l’étude de The Lancet. Ils ont examiné 22 agents pathogènes, 84 combinaisons entre agents pathogènes et traitements, 11 syndromes infectieux chez des personnes de tous âges, dans 204 pays et territoires, en utilisant des données provenant de plus de 520 millions de personnes.
Au cours des trente dernières années, le nombre de décès d’enfants de moins de cinq ans directement causés par la résistance aux antibiotiques a diminué de plus de 50 %, grâce à l’amélioration de la prévention et du contrôle des infections chez les nourrissons et les jeunes enfants. Les infections sont moins fréquentes chez ces enfants, mais elles sont plus difficiles à traiter lorsqu’elles surviennent.
Dans le même temps, les décès d’adultes de 70 ans et plus ont augmenté de plus de 80 % au cours de la période, les populations vieillissant rapidement et les personnes âgées devenant plus vulnérables aux infections.
Les agents pathogènes sont également touchés
Le nombre de décès dus au Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) est celui qui a le plus augmenté à l’échelle mondiale. Parmi les bacilles à Gram négatif, c’est la résistance aux carbapénèmes qui a le plus augmenté.
Le nombre de victimes directes pourrait atteindre 1,91 million par an dans le monde d’ici 2050, soit un bond de plus de 67% par rapport à 2021, selon les modélisations réalisées sur le sujet par des chercheurs.
L’amélioration du traitement des infections et l’accès aux antibiotiques pourraient prévenir 92 millions de décès dans le monde entre 2025 et 2050, notamment en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, selon l’étude de The Lancet.