En France, les niveaux d’activité physique sont inférieurs aux recommandations, notamment chez les femmes et les enfants, selon un rapport de Santé publique France.
Les Français ne bougent pas assez. Le constat ne fera tomber personne de sa chaise – ni de son canapé, où la population passe trop de temps -, mais est désormais illustré par une synthèse publiée ce jeudi 26 septembre par Santé publique France (SPF). Avec un constat : les niveaux d’activité physique des Français sont trop faibles, notamment chez les femmes et les enfants.
Selon le rapport de Santé publique France, les enfants et adolescents – âgés de 5 à 17 ans – devraient pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique par jour, d’intensité modérée à soutenue, toute la semaine. Mais en 2016, seuls 41,8 % des enfants âgés de 6 à 17 ans atteignaient ces recommandations. 50,7% de garçons et 33,3% de filles, souligne l’étude.
Le niveau d’activité physique varie selon le sexe ou l’âge des enfants et adolescents – les filles sont moins actives que les garçons et leur activité physique diminue après l’âge de 10 ans et les plus jeunes, entre 6 et 10 ans, sont les plus actifs -, mais aussi le niveau d’éducation du ménage : les enfants des ménages les plus instruits font plus de sport.
De fortes inégalités chez les adultes
Du côté des adultes, même constat : la population ne bouge pas assez, alors que tout le monde devrait pratiquer une activité physique régulière. Selon Santé publique France, les adultes et les personnes âgées devraient pratiquer au moins 150 à 300 minutes d’exercice d’intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité physique d’intensité soutenue par semaine. Soit, en France, au moins 30 minutes par jour.
Mais seuls 5 femmes et 7 hommes sur 10 atteignent les recommandations, souligne Santé publique France. Ce qui est inférieur à celui de la majorité des pays occidentaux, bien que supérieur à celui des États-Unis et de l’Australie. Et illustre les inégalités entre les sexes.
Si l’activité physique la plus pratiquée est la marche, chez les femmes, ce sont les activités domestiques, de faible intensité, qui en représentent un tiers. Les femmes en couple, avec des enfants, sont les personnes les moins susceptibles de répondre aux recommandations, mettant en avant les déséquilibres des contraintes domestiques qui pèsent sur elles, rappelait l’Insee en 2021.
Des inégalités de genre qui se doublent d’inégalités sociales : la proportion d’hommes et de femmes physiquement actifs est plus faible parmi les moins instruits. Les hommes au chômage ou inactifs sont également ceux qui ont la plus faible proportion de réalisation des recommandations.
Comportement sédentaire et mortalité
Pratiquer une activité sportive et réduire les comportements sédentaires : Santé publique France alerte également sur le temps passé, par les enfants, adolescents ou adultes, sur les écrans. 8 enfants sur 10 passent 2 heures ou plus par jour devant un écran, tandis que 8 adultes sur 10 déclarent passer plus de 3 heures par jour devant un écran pendant leurs loisirs et plus de 20 % passent plus de 7 heures assis.
Avec, toujours, de fortes inégalités sociales, d’âge et géographiques. « La sédentarité touche davantage les adultes les plus jeunes (18-39 ans) et les adultes résidant dans les zones urbaines à forte densité », souligne Santé publique France, qui ajoute que « le temps quotidien passé devant un écran pour des loisirs est plus élevé chez les adultes ». adultes moins instruits.
La sédentarité a un prix : l’augmentation du temps d’inactivité quotidien augmente les risques cardio-métaboliques et la mortalité toutes causes confondues. Un rappel d’autant plus important qu’en cette année olympique, Emmanuel Macron avait fait de la promotion de l’activité physique et sportive la Grande Cause nationale de 2024.