Le syndicat Avenir Spé propose que les patients puissent être orientés vers des spécialistes par d’autres spécialistes ou par des professionnels de santé, comme des infirmiers. Une initiative qui pourrait contribuer à réduire les délais pour obtenir un rendez-vous.
Pour « faciliter » l’accès aux soins, le premier syndicat de médecins spécialistes réclame que les spécialistes puissent orienter les patients entre eux, voire recevoir les patients envoyés par un soignant paramédical, une idée qui provoque des tensions régulières. avec des médecins généralistes.
Hors urgences, les délais médians de rendez-vous chez le spécialiste sont très longs : “plus de 30 jours pour un dermatologue, 40 jours pour un cardiologue”, déplore Avenir Spé, dans un “manifeste” présenté ce samedi 5 octobre lors de son congrès à Lille. , qui recense diverses propositions pour améliorer l’accès aux soins.
Ces difficultés s’expliquent notamment par l’organisation actuelle du “parcours de soins”, qui “exige de se rendre d’abord et toujours préalablement chez le médecin traitant”, alors qu’il y a partout une pénurie de médecins généralistes, juge le syndicat.
“Sans cette démarche” le patient est “moins bien remboursé” et le médecin spécialiste “moins bien payé”, regrette-t-il, déplorant une “hiérarchie” de médecins qui selon lui “ralentit” l’accès aux soins.
Une consultation pour 60 euros
Avenir Spé propose donc une consultation « nouveau type », facturée 60 euros, utilisable uniquement dans le cadre de « soins non programmés », ou d’une demande de « conseil rapide ». Le patient pourrait être référé par un autre spécialiste, par exemple un pneumologue qui, face à un essoufflement, soupçonnerait un problème cardiaque, explique-t-il.
“Nous avons des problèmes d’accès aux soins, donc nous essayons d’aller plus vite pour le patient en nous basant sur les conseils d’experts”, explique Patrick Gasser, président du syndicat Avenir Spé, sur BFMTV.
Lors des négociations au printemps entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins sur les tarifs des consultations, cette idée, glissée dans une première version du projet d’accord, a failli faire dérailler les discussions.
MG France, premier syndicat de médecins généralistes, avait menacé de “ne pas signer”, y voyant un court-circuit du “rôle pivot” du médecin traitant. Le texte avait été largement édulcoré.
Si certains médecins s’inquiètent, c’est qu’ils craignent de ne plus avoir une vision globale de la santé de leurs patients, même si le syndicat des spécialistes assure qu’ils seront informés après chaque consultation.
“Le rôle du médecin généraliste, c’est la médecine de première ligne et c’est un médecin qui coordonne les soins, si on supprime la coordination des soins, on dégrade la qualité de la prise en charge des patients, c’est “simple”, regrette Jean-Paul Hamon, médecin généraliste. et président d’honneur de la Fédération des Médecins de France.
Un délai réduit
Avenir Spé va plus loin : dans le cadre de cette nouvelle consultation, il propose que le patient puisse être référé par un autre professionnel de santé (infirmier, kinésithérapeute, sage-femme), voire par une personne « référente » comme un proche aidant, pour des personnes dépendantes ou vulnérables. patients.
Les spécialistes s’engageraient à prendre rendez-vous dans un délai court : « quatre jours pour un traitement non programmé », « trois-quatre semaines pour un avis spécialisé ». Ils fourniraient un rapport au médecin traitant.
Avenir Spé souhaite également déployer partout des « équipes de soins spécialisées », des regroupements de médecins d’une même spécialité, qui s’organisent pour répondre plus rapidement aux demandes des médecins généralistes. Il appelle en outre à la création de centres de spécialités, sur le modèle des « instituts du sein » qui regroupent de nombreux professionnels et des équipements de pointe, dans chaque spécialité et région.