En France, les délais pour recourir à la PMA continuent de s’allonger. Certaines femmes décident alors de pratiquer « l’insémination artisanale » en contactant des donneurs de sperme via les réseaux sociaux. Une pratique illégale en France qui expose les futures mamans à de nombreux risques.
C’est un constat alarmant que font actuellement les professionnels de santé français. Avec l’allongement des délais pour recourir à la procréation médicalement assistée (PMA) ou la baisse sans précédent du nombre de donneurs de sperme en France, certaines femmes ayant recours au don clandestin de sperme connaissent un réel succès.
Or, cette pratique, associée à l’insémination artisanale, est totalement illégale. De plus, ces dons effectués en parallèle du processus médical traditionnel exposent les femmes à de nombreux risques, dont celui des maladies sexuellement transmissibles (MST).
Une méthode de procréation non supervisée
Il y a un an, Mélanie a décidé d’avoir un enfant seule. Sur les réseaux sociaux, elle a découvert une multitude de groupes permettant de mettre en relation des donneurs de sperme avec des futures mamans.
Après plusieurs semaines d’échange virtuel, la jeune femme rencontre un homme prêt à lui donner ses gamètes. A l’époque, pour elle, c’était une très bonne nouvelle.
«Je lui ai laissé la salle de bain et je l’ai laissé faire ce qu’il avait à faire. Ensuite, je me suis isolée dans la chambre pour faire l’insémination”, confie-t-elle à BFMTV.
Et c’est une réussite. Quelques jours plus tard, Mélanie apprend qu’elle est enceinte.
La jeune femme a malheureusement fait une fausse couche et, comme environ 200 000 femmes en France chaque année, a perdu l’enfant. “Je ne le regrette pas, mais si je n’avais pas fait cette fausse couche, j’aurais eu peur pour la suite, je pense”, ajoute-t-elle sur BFMTV.
En effet, l’homme qu’elle a contacté possède de nombreuses informations sur elle : de son nom à son numéro de téléphone, en passant par son adresse “(…) avec le risque qu’il veuille reconnaître l’enfant”.
Des risques très élevés pour la femme et son bébé
Pour le professeur Michaël Grynberg, gynécologue-obstétricien et spécialiste de la fertilité à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, l’insémination artisanale comporte de nombreux risques pour la santé des femmes. Le médecin pointe entre autres la transmission de certaines maladies.
« Comme bien souvent, ces chemins quelque peu parallèles comportent un certain nombre de risques. Ils existent parce que le système actuel n’est pas optimal et est défectueux. Cela ne convient pas à toutes les femmes”, explique le docteur Michaël Grynberg à BFMTV.
De plus, les femmes n’ont aucune information sur le patrimoine génétique des donneurs. Comment alors savoir si l’enfant pourrait être porteur d’une spécificité génétique nécessitant un suivi médical particulier ?
Selon le Code de la santé publique, l’insémination artisanale est punie de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.