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L’Institut de la statistique du Québec vient de publier les résultats de la troisième édition de son Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaireréalisée en 2022-2023 auprès de 70 825 adolescents dans 483 écoles publiques ou privées, francophones ou anglophones partout au Québec. La première a été réalisée en 2010-2011 et la seconde en 2016-2017, on commence donc à identifier certaines tendances. Et le moins que l’on puisse dire en parcourant les quelque 756 pages de résultats détaillés de cette édition, c’est que les bonnes nouvelles sont rares.
La proportion d’étudiants s’estimant en excellente ou en très bonne santé, qui était de 71 % en 2010 et de 72 % en 2016, est tombée à 56 % en 2022. Presque tous les indicateurs se sont nettement dégradés entre 2010 et 2022 : les jeunes bougent moins, mangent moins pire encore, ils dorment moins et sont plus susceptibles d’être insatisfaits de leur apparence physique ou d’être anxieux, par exemple. Les inégalités sociales se creusent également chez les jeunes, ce qui fait que la santé des plus défavorisés se dégrade beaucoup plus vite que celle de la moyenne.
Mais de manière significative, les lycéens semblent abandonner massivement les substances nocives pour la santé qui ont toujours joué le rôle de béquille face à certains problèmes. Ainsi, la consommation de tabac, de cannabis, d’alcool et de drogues dures a sensiblement diminué au cours de ces 12 années. Reste à savoir si cette tendance se poursuivra lorsque ces jeunes atteindront l’âge adulte, une fois certaines barrières levées, ou s’ils céderont à la tentation, comme les générations précédentes.
Bien entendu, la pandémie a eu un effet majeur sur de nombreux indicateurs de la santé des jeunes en 2022, ce qui fausse les tendances observées, insiste l’Institut de le tourisme du Québec. Les prochaines éditions de l’enquête permettront peut-être de voir cet effet s’estomper et de mieux comprendre comment les changements de société impactent la santé des jeunes. En attendant, prenons soin d’eux, car ils en ont bien besoin.
La bonne nouvelle
Réduire le risque de maladie inflammatoire de l’intestin
Des chercheurs québécois ont publié une vaste étude qui détaille comment certains comportements pouvant affecter le microbiote intestinal dès la petite enfance (avant l’âge de trois ans) influencent le risque de développer une maladie inflammatoire de l’intestin plus tard dans la vie. Ils ont extrait des données relatives à 1 700 personnes, recueillies à partir de la Cohorte de naissance québécoise sur l’immunité et la santé, une base de données couvrant plus de 400 000 Québécois nés entre 1970 et 1974.
Selon leur analyse, le risque de maladie de Crohn diminue avec l’allaitement exclusif, augmente légèrement avec l’introduction d’aliments solides avant l’âge de six mois et augmente significativement lorsque l’enfant est exposé au tabagisme passif. Avoir un animal de compagnie n’a aucun impact sur le risque. Aucun de ces éléments ne semble avoir d’effet sur le risque de colite ulcéreuse.
Les données
60 000
C’est le nombre d’arrêts cardiorespiratoires qui surviennent chaque année au Canada hors des hôpitaux, selon le dernier rapport de la Fondation des maladies du cœur. L’augmentation du nombre de personnes sachant pratiquer la réanimation cardio-pulmonaire (RCR) et l’augmentation de l’accessibilité aux défibrillateurs externes automatisés (DEA) augmentent considérablement les chances de survie des personnes concernées, car chaque minute compte. Au Québec, la Fondation Jacques-de Champlain milite pour l’établissement d’une loi qui garantirait la présence des DEA dans plusieurs lieux publics désignés et leur inscription obligatoire dans un registre public permettant de les identifier, comme cela existe par exemple au Manitoba. Elle invite également la population à télécharger l’application DEA-Québec : elle permet de trouver le DEA le plus près de chez soi en cas d’urgence. Comparativement au reste du Canada, le Québec est sous-outillé à cet égard, indique la Fondation.
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