Après une baisse entre 2020 et 2023, les fréquentations aux urgences retrouvent un niveau proche de 2017. Elles sont encore plus nombreuses dans un quart des départements français.
Un retour à des chiffres similaires à la période pré-Covid-19. Comme l’a annoncé la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) dans un communiqué publié ce jeudi 12 décembre, la fréquentation aux urgences est désormais plus élevée qu’avant la crise sanitaire du coronavirus dans un quart des départements français.
Selon ce document, basé sur une étude qui analyse les passages aux urgences entre 2013 et 2023, après une explosion des passages aux urgences entre 1996 et 2019 (de 10,1 millions à 22 millions annuels), cette progression s’est ralentie à partir de 2016 avant de retomber à 18,1 millions. millions en 2020 en raison de la crise sanitaire. Cette baisse a été particulièrement marquée lors des différents confinements.
Toutefois, à partir de mai 2021, il faut noter un retour progressif au niveau d’avant crise et, après un nouveau rebond en 2022, les passages ont diminué en 2023 pour revenir à un niveau proche de 2017 (20,9 millions), apprend-on.
Disparités
De plus, cette augmentation doit être nuancée par une diversité de situations au niveau des départements et par un nombre de patients parfois extrêmement variable d’un jour à l’autre.
En effet, les visites aux urgences en 2022 et 2023 sont supérieures à celles de la période 2017-2019 dans un quart des départements, et parfois chaque mois de ces deux années (dans le Gard, la Haute-Garonne et la Haute-Garonne). Saône).
« Dans l’Ain, l’Ille-et-Vilaine et le Lot, ils sont supérieurs à cette référence pendant plus de 21 des 24 mois de cette période. Certains départements comme le Pas-de-Calais et la Lozère ont enregistré ponctuellement des hausses de plus de 20% sur certains mois de 2023 par rapport au niveau d’avant crise”, explique-t-on dans le communiqué de la Drees.
Par ailleurs, le lundi est le jour le plus chargé dans 92 départements avec une activité quotidienne 11% supérieure à celle des autres jours. Certains départements des Alpes, de la Corse, des côtes atlantiques et méditerranéennes, ainsi que l’Île-de-France présentent cette saisonnalité très marquée.
Crise
Enfin, on constate également que ces augmentations sont dues à la grave crise que traverse le monde hospitalier et les services d’urgence depuis de nombreuses années. Entre le 13 mars et le 13 juin 2023, 8 % des points d’accueil d’urgence ont fermé temporairement et 23 % ont mis en place des accès réglementés, définitivement ou pendant certaines plages horaires.
« La fermeture d’au moins un point d’accueil d’urgence a touché 35 départements, mais dans plus des trois quarts de ces cas, les services fermés ont représenté moins de 18 % des visites départementales en 2022 », note-t-on encore.
Lors d’un discours tenu en avril 2023, le premier depuis la promulgation de la réforme des retraites par son gouvernement, Emmanuel Macron a promis de désengorger les services d’urgence d’ici fin 2024. Une annonce ambitieuse que de nombreux soignants avaient jugée « impossible ».