Châteaux fantastiques, animaux imaginaires, paquebots géants… Au Japon, Rabouhos (Love Hotels) mettent tout en œuvre pour susciter le désir. Leur fantaisie architecturale ne connaît aucune limite, tant dans la forme que dans la couleur. Tradition dans l’Archipel, ces établissements si particuliers qui attirent l’attention des automobilistes en bord de route se comptent par dizaines de milliers et enregistrent plus de 500 millions de réservations par an. Ces love hôtels, que certains pays d’Asie et d’Amérique latine ont volontiers copiés, proposent des chambres d’une heure ou deux, voire d’une nuit entière, aux couples qui souhaitent s’adonner à leurs ébats amoureux sans craindre les oreilles ou les regards indiscrets.
Rabuhos sont la solution du pays aux inconvénients du manque d’intimité et de la densité urbaine, propices aux réflexes intrusifs, pour ne pas dire à l’espionnage. C’est par un concours de circonstances que François Prost les a découverts et immortalisés. Invitée à Tokyo en 2023 par la maison Agnès b. galerie, qui exposait “Gentlemen’s Club”, sa série sur les façades de clubs de strip-tease aux Etats-Unis, le photographe parisien d’origine lyonnaise a été sollicité pour y réaliser un nouveau projet.
Il a choisi le thème des Love Hotels pour assouvir deux passions : l’architecture kitsch et les inventaires de devantures de lieux de fête. Ce dernier sujet l’a amené à explorer les immeubles abritant des boîtes de nuit en France entre 2011 et 2021 (« After Party »), en Espagne (« Discoteca », 2020) et en Côte d’Ivoire (« Club Ivoire », 2023), ainsi que d’inquiétants répliques d’édifices et de monuments parisiens en Chine (« Paris Syndrome », 2017).
Bâtiments fantastiques
Il vous reste 59,34% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.