Adjoint libéral au Québec de 2007 à 2022, Christine St-Pierre a été ministre de la Culture, des Communications et de l’état des femmes, ainsi que le ministre des Relations internationales et La Francophonie. Journaliste à Radio-Canada de 1976 à 2007, elle a été parlementaire à Québec et à Ottawa, puis correspondante à Washington.
Y aura-t-il de la place pour les problèmes féministes pendant cette campagne électorale? La question se pose, tandis que la guerre tarifaire entre les États-Unis et le Canada et les diatribes de Donald Trump occupent tout l’espace. Et il est pertinent de se demander, car on ne sait pas vraiment où les deux principaux prétendants sont situés en tant que Premier ministre sur ces questions.
Pour de nombreuses féministes, le Parti libéral du Canada (PLC) est synonyme d’avancement en matière d’égalité des sexes. Lors de la composition du premier cabinet conjoint fédéral, Justin Trudeau a expliqué sa décision: «Parce que nous sommes en 2015!» »
Pendant l’ère Trudeau, le parti a multiplié les efforts de recrutement pour les candidats avec la campagne «l’invite à se présenter!», Qui a encouragé les militants à demander des candidates dans leurs cercles respectifs. Lors des élections en 2021, il s’est fixé l’objectif que 49% des recrues étaient des femmes. Mais il y a encore du travail à faire: malgré les efforts, le caucus libéral ne compte que 36,5% des femmes. Et selon l’Union interprétationuse, le Canada est également à 69 anse rang en parité parmi les parlements nationaux dans le monde.
Dix ans après le geste historique de Justin Trudeau, il semble que le dossier d’égalité des sexes ne soit pas une priorité élevée du nouveau chef Mark Carney et de son entourage. Le Premier ministre s’est non seulement reproduit sur la parité lors de la formation de son cabinet, mais, à ma grande surprise, il a également effacé le ministère des femmes, de l’égalité des sexes et des jeunes. Ceci sans explication.
Au sein des troupes libérales, la décision a été levée. Un libéral et ancien ministre féministe de longue date m’a dit qu’elle était toujours sous le choc de cette décision. Elle croit que la question de l’égalité des sexes passe complètement sous le radar du chef. “C’est un Club de garçons Qui entoure Mark Carney! »»
La décision d’effacer le ministère des femmes et de l’égalité des sexes peut s’expliquer par son expérience professionnelle.
Toute sa carrière, Mark Carney a évolué dans un environnement essentiellement masculin. Lorsqu’il est arrivé à la tête de la Banque du Canada en 2008, le conseil d’administration n’avait que 2 femmes sur 12 membres. Quand il est parti cinq ans plus tard, il y en avait … trois! À la Banque d’Angleterre, une seule femme a siégé au conseil d’administration à son arrivée en 2013, mais il y avait de la parité à son départ, sept ans plus tard.
Jusqu’à récemment, Mark Carney a présidé le conseil d’administration de l’agence Bloomberg, où trois femmes et sept hommes sont assis, ainsi que celle de Brookfield Asset Management, où il y a quatre femmes et huit hommes. Presque partout, il était donc principalement entouré d’hommes.
Néanmoins, le chef libéral bénéficie d’un solide soutien aux femmes, nous disent les sondages. Mais cela pourrait s’effondrer s’il n’envoie pas rapidement le signal qu’il fait attention à la participation de l’égalité des sexes.
Il aime pour le moment que les femmes canadiennes doutent Pierre Hairyvre. Selon une enquête légère réalisée du 14 au 16 mars, Pierre Hairy obtient 30% des opinions favorables de cet électorat, tandis que Mark Carney recueille 42%.
La méfiance est-elle justifiée? Bien qu’il ne se soit jamais présenté comme une féministe, Pierre Poilievre avait habilement attaqué Justin Trudeau à ce sujet en décembre, lorsque la crise avait éclaté entre lui et son ministre des Finances, Chrystia Freeland. Le chef conservateur avait traité le Premier ministre d’Hypocrite dans une interview à la TVA. “C’est une autre femme forte dans son bureau qu’il pousse vers la sortie, vers qui il fait l’intimidation, et maintenant, il veut la remplacer par un homme [Mark Carney]. Quel féminisme! »»
Mais pour le reste, le chef conservateur et ses prédécesseurs traînent l’image d’un parti qui souhaite attaquer le droit des femmes de décider par eux-mêmes en matière d’avortement. Une frange religieuse de militants, tout à fait, soutient et élit des députés qui tentent d’ouvrir une violation de cet accès par des factures ou des requêtes déposées dans cette direction – nous parlons de 48 tentatives depuis 1987, selon la Coalition for the Right to Avorting in Canada.
Le chef conservateur affirme qu’en tant que Premier ministre, il ne rouvrira jamais ce débat. Mais cela ne calme pas vraiment les peurs.
Cependant, c’est grâce à un sénateur conservateur progressiste, Pat Carney, que la question avait été définitivement décidée il y a 34 ans. Ce dernier avait convaincu les collègues conservateurs de voter contre le projet de loi C-43 du gouvernement de Mulroney, selon lequel l’avortement n’allait être autorisé qu’au premier trimestre, à moins que la vie ou la santé des femmes ne soit en danger, ce qui représentait une tentative de criminaliser à nouveau l’avortement. Le projet est décédé au Sénat en raison d’un partage égal de voix. Depuis lors, aucun gouvernement n’a osé avancer à nouveau sur ce terrain.
Mais c’était il y a longtemps. Récemment, l’invalidation du ROE c. Wade par la Cour suprême des États-Unis, encouragée par Donald Trump, craint qu’un tel scénario ne se produise un jour au Canada. C’est un dossier qui profite aux libéraux.
Cela dit, la campagne est encore jeune. Au-delà des questions mentionnées, attendons de voir ce que chaque partie offrira dans sa plate-forme électorale sur le sujet. D’énormes progrès ont été réalisés au fil des ans au Canada, mais ces réalisations resteront toujours fragiles. Nos voisins du Sud sont l’exemple parfait.