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Il l’avait déjà mentionné en avril 2024, mais Pierre Poilievre a fait de ce lundi un engagement électoral officiel: s’il est élu, il n’hésitera pas à utiliser la célèbre élimination de la dérogation qui permet à un gouvernement d’adopter une loi qui déroge contre la charte canadienne des droits et des libertés, de protéger ses propositions dans la lutte contre le crime.
Le chef conservateur ne manque pas d’audace en faisant valoir qu’il invoquerait le paragraphe 33 de la Charte (la célèbre disposition de la dérogation), ce qui permet de contourner la charte, afin de … mieux défendre ladite charte.
En 2011, la réforme du Code pénal du gouvernement Harper avait notamment rendu les peines de prison de perpétuité possibles pour les personnes qui ont commis plusieurs meurtres – en veillant à ce que les périodes d’admissibilité pour la libération conditionnelle aient été purgées consécutivement. L’auteur du tueur de la Grande Mosquée du Québec, Alexandre Bissonnette, aurait par exemple pu recevoir 150 ans de prison (six peines de prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans – la Cour supérieure avait décidé en 2019 de lui accorder une possibilité de libération après 40 ans).
Mais la Cour suprême a jugé cette disposition inconstitutionnelle en 2022, car elle a contrecarré l’article 12 de la charte, qui protège contre les peines “cruelles et inhabituelles”. C’est l’un des nombreux éléments de la réforme de Harper que la plus haute cour du pays a rejeté au fil des ans.
Trois ans plus tard, Pierre Hairy est revenue à la charge (faisant une utilisation très politique de l’horreur de la mosquée). Il veut “donner aux juges de donner le pouvoir de condamner les meurtriers de masse à des sanctions consécutives d’emprisonnement sans possibilité de libération conditionnelle au-delà de 25 ans”. Hairyvre n’a pas recherché son inspiration loin: il rétablirait la loi de 2011 invalidée par la Cour suprême en 2022. Avec la différence qu’il ferait que le Québec a fait pour les lois 21 et 96, c’est-à-dire en protégeant sa législation par l’invocation de la disposition de la dérogation de manière préventive. D’un gouvernement fédéral, ce serait inconnu.
“Nous respecterons les décisions de la Cour suprême tout en protégeant la sécurité des Canadiens”, a-t-il déclaré. Nous utiliserons les moyens supervisés dans la charte pour mettre fin à la vague de criminalité que les libéraux ont causée. […] Je renforce la charte en utilisant l’article 33 pour garder les criminels violents et dangereux en prison. »»
Pierre Trudeau avait farouchement lutté contre la disposition de la dérogation lors des négociations sur le rapatriement de la Constitution, avant de céder à cette demande des provinces. Quatre décennies plus tard, nous comprenons un peu mieux ce qu’il pouvait craindre: que les principes de la charte soient contournés, selon les programmes politiques et l’humeur du moment.
La figure
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Mark Carney et Pierre Hairy sont partis séparément dimanche soir sur le tournage de Tout le monde en parle… Et n’a probablement pas gagné ou perdu un seul électeur pendant la soirée. C’est-à-dire qu’aucun des deux candidats au poste de Premier ministre ne s’est démarqué, positivement ou négativement, et que les questions n’ont pas permis à beaucoup d’apprendre sur leur vision (ni l’un ni l’autre n’a été vraiment mis au pied du mur sur quoi que ce soit, il ne devrait être spécifié). Certes, Mark Carney a pu signaler des connaissances dans la culture québécoise, mais mentionner les noms du cœur du pirate ou du rock et de belles oreilles ne prouve rien … la même observation pour les sourires et le ton de la pierre poilue: cela ne démontre aucun changement de style de politique – Even a reconnu qu’il y a une part de stratégie. Zero tirez sur zéro, probablement avec une certaine satisfaction dans les deux camps: aucun des candidats ne s’est décomposé.
La citation du jour
“Vous savez, être ferme contre le crime est le même que d’être intelligent contre le crime. Cela implique d’être difficile en ce qui concerne les armes et la violence par l’arme.”
– Mark Carney, qui reproche Pierre Hairy pour avoir voté contre les mesures de contrôle des armes à feu tout en se présentant comme quelqu’un qui luttera contre le crime.
Le baromêtre
👍 Vers le haut
C’est une campagne certainement difficile que Jagmeet Singh (New Democratic Party) et Yves-François Blanchet (Bloc Québécois) conduisent Jagmeet, car les deux reçoivent les relevés spectaculaires des libéraux, stimulés par un contexte de la guerre des États-Unis aux États-Unis au Canada qui ne peut. Néanmoins: les deux chefs continuent de mener une campagne «normale», avec des propositions constructives (presque) tous les jours – les soins de santé pour le NPD lundi, lutte contre le crime pour le bloc. Une campagne électorale est également un moyen de mesurer la tolérance des chefs dans l’adversité: ces deux-là auront entièrement eu cette année.
👎 Déclinant
Parmi tout ce qui peut être fait dans une campagne électorale pour embarrasser votre adversaire, les employés du Parti libéral du Canada ont choisi de “planter” des macarons avec un slogan Trumpien lors d’une conférence d’un groupe de réflexion conservateur (le réseau fort et libre). Laissé sur une table par des militants libéraux, de sorte qu’ils semblent avoir été fabriqués par les participants à l’activité et avoir été généreusement distribués pour être portés, les macarons ont pris le slogan ” Arrêter le vol “-” Arrêtez le vol “, en français -, une expression utilisée par des partisans de Trumpist qui refusent de reconnaître la défaite de leur candidat lors de l’élection présidentielle américaine de 2020. Cas, le chef libéral Mark Carney n’a pas apprécié le geste: “C’est inacceptable”, a-t-il déclaré lundi matin. Mais c’est arrivé … et les libéraux se sont vantés de ruse pendant une soirée dans un bar à Ottawa, à la portée des oreilles d’un journaliste de la CBC …