Ce texte rassemble une partie du contenu de notre newsletter santé, publiée le mardi à 16h00.
Une femme de 25 ans est récemment devenue la première personne au monde à être « guérie » du diabète de type 1 après une greffe de ses propres cellules. Les résultats de cette expérience, réalisée par des chercheurs chinois et détaillés dans la revue Cellulesont considérées comme spectaculaires par les spécialistes du domaine.
Dans un premier temps, les scientifiques ont prélevé des cellules du tissu adipeux du patient, puis les ont traitées chimiquement pour les transformer en cellules souches pluripotentes induites, en adaptant pour cela une méthode inventée il y a une vingtaine d’années par un chercheur japonais. Ces cellules souches cultivées ont ensuite donné naissance à des cellules semblables à celles formant les îlots de Langerhans, responsables de la production d’insuline par le pancréas. Ces « mini-îlots » ont finalement été injectés dans un muscle abdominal de la jeune femme, d’où ils ont migré pour recoloniser son pancréas.
Quelle procédure impressionnante ! Moins de trois mois après l’intervention, le patient a recommencé à produire suffisamment d’insuline pour avoir une glycémie normale. Et cela est resté ainsi tout au long de la période de suivi, soit un an au moment de la publication des chercheurs.
Le diabète de type 1 touche près de 300 000 Canadiens. Cette maladie auto-immune dont les causes précises sont inconnues se soigne par injections d’insuline. Celles-ci doivent être rigoureusement contrôlées jour après jour tout au long de la vie et ne suffisent pas toujours à éviter une greffe. Les résultats des chercheurs suscitent donc beaucoup d’espoir, mais il faut rester prudent. Ce cas est non seulement unique pour le moment, mais aussi particulier, car le patient, qui avait déjà reçu une greffe du foie, était sous traitement immunosuppresseur. On ne sait donc pas si cela a contribué au succès de l’opération ni si, à terme, le système immunitaire de la patiente ne finira pas par détruire ses nouvelles cellules – puisque nous n’avons pas éliminé la cause de la maladie. Plusieurs autres essais sont en cours chez quelques dizaines de personnes, avec des cellules souches prélevées sur des donneurs, mais il faudra sans doute attendre de nombreuses années avant une éventuelle utilisation en routine.
Le jargon
Allergie aux produits de contraste
Quelle triste fin pour Michel Blanc ! L’acteur français est décédé des suites d’une grave réaction allergique à un produit de contraste reçu lors d’un examen médical de routine. En plus du désarroi, cette nouvelle a donné des frissons à de nombreuses personnes. Il faut cependant comprendre que le risque de mourir d’une telle réaction est infime, et sans doute bien moindre que celui auquel on s’expose en refusant un examen d’imagerie par peur des produits de contraste. L’allergie la plus courante et la mieux documentée est celle aux produits à base d’iode utilisés pour certaines radiographies. Une réaction grave – choc anaphylactique avec angio-œdème – survient dans 0,04 % des cas, selon l’American College of Radiology, et la plupart du temps, on parvient à sauver ces personnes. Le taux de mortalité serait inférieur à deux personnes pour un million d’examens. Quant au taux d’allergies graves aux produits de contraste contenant du gadolinium, utilisés pour certains examens IRM, il est estimé à 0,006 %.
Les données
60 %
C’est la proportion de vidéos présentant de mauvais conseils en matière d’activité physique ou de nutrition, que des chercheurs australiens ont découvert en analysant un échantillon de ce que des influenceurs populaires diffusaient sur TikTok sous certains hashtags, dont #fittok, qui compte à lui seul plus de 60 milliards de vues. Les 200 vidéos qu’ils ont disséquées dans leur étude contiennent souvent des informations erronées, comme celle affirmant qu’on peut perdre du poids dans une partie très spécifique de son corps. Dans 12% des cas, les conseils donnés dans ces vidéos dites « inspirantes » aptitude » sont carrément dangereux – par exemple préconisant des restrictions caloriques extrêmes. Est-ce si surprenant quand on sait que plus de 95 % de ces influenceurs n’ont aucune qualification en matière d’activité physique ou de nutrition ? Comme si cela n’était pas assez angoissant, ces vidéos qui présentent principalement des corps idéalisés – on y voit le plus souvent des femmes minces aux fesses et aux jambes galbées, et des hommes aux bras et au dos musclés – contribuent à propager les stéréotypes. et refléter une image corporelle coupable. A fuir !
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