La croissance modérée de l’Italie se confirme. L’Institut national de la statistique (Istat) a annoncé mardi 30 juillet une hausse de 0,2% du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent. Une hausse inférieure à la moyenne de la zone euro (0,3%) mais jugée relativement satisfaisante par les observateurs.
La croissance prévue pour l’année pourrait alors atteindre 0,7% selon le Fonds monétaire international ou 0,9% selon la Commission européenne, dont les estimations sont proches de l’objectif de 1% fixé par le gouvernement italien pour 2024. Après un léger recul au deuxième trimestre 2023, la croissance italienne se maintient donc pour la quatrième période consécutive.
« Les résultats sont conformes aux attentes. L’objectif du gouvernement pourrait même être atteint si le tourisme se porte suffisamment bien au troisième trimestre. », affirme Stefano Manzocchi, professeur d’économie à l’Université Luiss Guido Carli de Rome. « Pour un pays dont la dette représentait 137,3% du PIB en 2023, c’est forcément une bonne nouvelle. » Le 12 juillet, la Banque d’Italie a attribué la croissance continue à la bonne santé du secteur des services, avec l’augmentation du nombre de visiteurs étrangers. L’agriculture et le secteur primaire, ainsi que l’industrie, sont en revanche en déclin.
Un certain optimisme
Depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni, les résultats économiques enregistrés à Rome sont observés avec un certain optimisme. La reprise post-Covid y a été plus concluante qu’ailleurs avec une croissance de 4,2% entre le quatrième trimestre 2019 et le quatrième trimestre 2023. L’Italie bénéficie également de la comparaison avec une Allemagne moins performante, Berlin ayant subi une baisse de 0,1% de son PIB au deuxième trimestre. « L’Italie, comparée à ses voisins, se porte plutôt bien. Le gouvernement Meloni n’a peut-être pas fait grand-chose pour l’économie, mais il n’a certainement rien fait qui soit susceptible d’aggraver la situation. », explique Federico Santi du cabinet de conseil en protection contre les risques politiques Eurasia Group.
Pour l’analyste, l’Italie a bénéficié d’une baisse de l’inflation, de la résilience du marché du travail avec ses conséquences positives sur la consommation des ménages. La croissance post-Covid est toutefois liée à un autre facteur majeur : l’instauration en 2020 de crédits d’impôt sur la modernisation énergétique des bâtiments. Baptisée “superbonus”, cette mesure incitative très généreuse permettait initialement de couvrir jusqu’à 110% des investissements réalisés. « La reprise de l’économie italienne a d’abord été le résultat du soutien de la politique fiscale au secteur de la construction, M. Santi dit : Le coût total n’est apparu qu’après coup.
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