
Le vote d’investiture du socialiste Salvador Illa à la tête de la Generalitat, le gouvernement de la région autonome de Catalogne, jeudi 8 août, devait marquer le retour à une forme de normalité et de réconciliation institutionnelle avec l’Espagne, après quatorze ans de gouvernements indépendantistes à Barcelone. Mais la séance a été éclipsée par le dernier coup de théâtre de Carles Puigdemont, l’ancien gouverneur régional à l’origine du référendum d’indépendance interdit du 1euh Octobre 2017, désireux d’infliger un nouveau camouflet à la justice espagnole, qui le traque depuis sept ans et qu’il a fui en s’installant en Belgique.
Venu volontairement à Barcelone comme député régional, l’ancien président de la Generalitat de Catalogne a trompé la police, qui avait ordre de l’arrêter en vertu d’un mandat d’arrêt pour « détournement aggravé de fonds publics » lié aux dépenses d’organisation du référendum interdit de 2017. Il restait introuvable jeudi soir, malgré le déploiement d’un important dispositif policier destiné à l’appréhender. Dans la journée, deux officiers des Mossos d’Esquadra, la police régionale catalane, ont été arrêtés pour l’avoir aidé à s’échapper.
A 9 heures, le leader indépendantiste a d’abord ridiculisé la police en surgissant de nulle part, à pied, dans une petite rue du quartier d’El Born, avant d’être rapidement encerclé par une foule de partisans indépendantistes qui l’ont accompagné sur les quelques dizaines de mètres qui le séparaient de l’arc de triomphe près du Parlement. Au risque d’être arrêté, Carles Puigdemont avait annoncé la veille qu’il tiendrait la promesse faite lors des élections catalanes de mai d’assister à la séance d’ouverture de la nouvelle législature et qu’il participerait à une manifestation contre la réforme du système judiciaire. « événement institutionnel » près du Parlement.
« Notre Nelson Mandela »
Sur une estrade, Carles Puigdemont a prononcé un discours de six minutes. « Je suis venu vous dire que nous sommes toujours là et que nous n’avons pas le droit de renoncer au droit à l’autodétermination du peuple catalan. »“Il a déclaré aux quelque 4 000 personnes qui ont répondu à l’appel lancé par ce qui reste du mouvement indépendantiste organisé en Catalogne, à commencer par l’Assemblée nationale catalane et les associations Omnium Culturel. « Aujourd’hui, beaucoup espèrent célébrer mon arrestationil a continué. Je ne sais pas quand nous nous reverrons, mais quoi qu’il arrive, quand nous le ferons, nous pourrons crier ensemble : « Vive la Catalogne libre ! »
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