Médaillé d’argent à Barcelone en 1992, de bronze avec Patrick Chilla à Sydney en 2000, l’Alésien Jean-Philippe Gatien a enfin trouvé ses successeurs. Un bonheur qu’il savoure après le bronze décroché par l’équipe de France, ce vendredi 9 août.
Comment avez-vous obtenu le match ?
Putain, j’étais tendue à la fin ! Encore une fois ! Honnêtement, c’était un super match, aller chercher le bronze avec toute l’intensité que ça implique, avec tout le drame, avec tous les rebondissements. Il y avait un super niveau de jeu, une intensité folle. C’était un super spectacle, très long.
J’ai trouvé Simon (Gauzy) vraiment très bon, aussi bien en double qu’en simple. Je suis, personnellement, super content pour lui qu’il puisse aussi bénéficier de cette visibilité, de cette récompense collective avec cette médaille. Je pense qu’on a tendance à se focaliser un peu sur la “Lebrunmania”, sur les frères et à juste titre, car ils sont juste exceptionnels. Mais je trouve que c’est bien qu’il puisse, lui aussi, se démarquer avec cette médaille qui récompense son travail, son rôle dans l’équipe, le rôle de grand frère, tout le travail qu’il a fait depuis des années.
Félix Lebrun, c’est impressionnant, incroyable, la marque des grands
Après, on a eu l’exemple d’un leader (Félix Lebrun) qui est juste incroyable, qui est là quand il faut, au moment où il faut, qui a encore quelques trous de concentration parfois, ou des points qui passent vite avec des adversaires qui jouent vite, dur. Mais dans les moments importants, quand il faut aller marquer le dernier point, il est là. C’est impressionnant, incroyable, c’est la marque des grands, d’aller se sublimer dans ces moments-là. Je pense qu’on peut dire aujourd’hui, avec deux médailles de bronze autour du cou à 17 ans, que c’est un grand champion.
Jusqu’où peut aller Félix Lebrun ?
C’est difficile à dire. Je pense qu’au fond, il n’a pas de limites. Alexis, pareil. Ils ont été éduqués au ping, avec cette passion, ce sont des compétiteurs hors pair. Il y a deux choses positives que je retiens, c’est effectivement le moment présent, où le ping sort avec deux médailles, mais surtout un côté positif quand on se projette dans l’avenir. Ce sont des joueurs qui ont encore une marge de progression très importante.
Cette médaille (par équipes) symbolise tout le travail d’une équipe, d’un staff, etc. C’est presque inattendu. C’est salle comble.
C’est là qu’on se dit, il y a des choses à faire. Cette volonté secrète qu’ils ont au fond d’eux de bousculer systématiquement l’hégémonie chinoise et de prendre progressivement leur place dans les années à venir, on peut y croire. On a aussi mesuré ici toute la distance qu’il reste à parcourir pour aller gagner un point, et un match par équipes contre la Chine. Mais ils ont pris rendez-vous, ils ont « stressé ». Le niveau de jeu contre la Chine en demi-finale a été exceptionnel. C’était un match d’investissement pour l’avenir.
Avec cette médaille de bronze par équipes, et donc deux à Paris, le tennis de table français double également son total. Qu’en pensez-vous ?
C’est un peu bizarre. Mais si la France peut faire le doublé à chaque JO, je suis le premier à m’en réjouir. On m’a dit “c’est sûr, on va avoir une médaille aux JO avec les frères Lebrun”. Ce n’était pas si évident. Une médaille aurait été exceptionnelle en soi. Et là, non seulement il y en a une mais il y a aussi une médaille par équipe qui est encore plus forte en termes d’émotion. Parce qu’elle symbolise tout le travail d’une équipe, d’un staff, etc. C’est presque inespéré. C’est un carton plein.
Et c’est génial. Il reste maintenant 4 ans pour aller chercher Los Angeles. Je pense qu’après avoir vécu des émotions comme ça, ils ne peuvent que se projeter positivement sur la prochaine Olympiade. Même s’il y a beaucoup d’autres compétitions avant.