Ce texte rassemble les capsules contenues dans notre newsletter politique, publiée le jeudi à 17h00, vous trouverez un aperçu de quatre points sur les événements politiques de la semaine. Vous pouvez vous abonner ici.
Le départ de Gabriel Nadeau-Dubois laissera un grand trou dans la vie politique québécoise. Les députés de cette échelle, de cette capacité, de ce talent sont rares. Un peu comme le député libéral Marwah Rizqy, il y aura une perte claire à l’Assemblée nationale.
Les résultats qu’il a déclaré expliquer sa décision montrent à quel point il y a de mauvais dans le Solidaire du Québec (QS). Oui, étant le père de deux jeunes filles pesé. Mais il a été clair que la raison fondamentale de son retrait immédiat en tant que chef parlementaire des QS – et, après les élections de 2026, son retrait de la vie politique – est dû à ces chicanes de solidarité et à ces différences de vues exposées en plein jour.
Gabriel Nadeau-Dubois a rappelé jeudi qu’il était venu à la politique pour aider à construire une gauche qui “va au-delà de la manifestation”. Cependant, les deux dernières années de crise interne en QS ont laissé des traces et ont brisé l’élan qui le portait depuis 15 ans, a-t-il ajouté. À 34 ans, il a dit qu’il était “épuisé”.
“Je n’abandonne rien”, a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois, parlant de ses valeurs, convictions et idéaux. Il y a encore une forme de renonciation dans sa décision, qui va au-delà des titres: il n’avait évidemment plus l’énergie de croire que les QS peuvent changer et devenir ce parti gouvernemental dont il rêvait. Il a également hésité quand on lui a demandé si les Q sont restés le véhicule droit pour faire avancer la gauche: les membres débattront de l’avenir de la fête, a-t-il répondu, avant d’évoquer le grand “potentiel” de la formation …
Il n’avait pas seulement des partisans du Québec Solidaire. À l’intérieur du caucus, son style de leadership a été critiqué à la fois dans les coulisses et dans la journée portes ouvertes (par les ex-députés Catherine Dorion et Emilise Lessard-Therien, en particulier). Certains l’ont trouvé trop cartésien, prêt pour trop de compromis politiques, etc. Mais qui pourrait porter le parti au-dessus? Gabriel Nadeau-Dubois a conclu qu’il n’était plus “la bonne personne pour unir et animer ce parti”: la tâche à cet égard semble plus grande que jamais. Pour le moment, la formation et ses différentes franges semblent surtout menacées de décomposition.
La figure
10 $
Le gouvernement Legault a présenté son projet de paiement mercredi pour réduire les “réservations fantômes” au restaurant – ces non-présentation qui dérangent beaucoup les restaurateurs. La solution du ministre Simon Jolin-Barrette a été accueillie par ce dernier, qui critique toujours la douceur des règles envisagées. Les restaurateurs pourraient imposer des coûts au plus 10 $ par personne qui n’honore pas leur réservation, mais uniquement pour des groupes d’au moins cinq personnes, et si aucun invité ne se présente. Les coûts ne peuvent pas être appliqués non plus si la réservation est annulée au moins trois heures à l’avance. La Catering Québec Association estime que la pénalité doit être d’au moins 20 $ et applicable aux tableaux de deux personnes.
Le slogan de la semaine
“Je choisis le Québec”
Slogan du Bloc du Québec pour la prochaine campagne électorale fédérale. La formation avait opté pour “Québécois” en 2021 et pour “Québec est nous” en 2019.
Le baromêtre
👍 Vers le haut
C’était peut-être prévu, mais la victoire du Parti Québécois à Terrebonne lundi reste importante. Le nouveau député, Catherine Gentilcore, a presque triplé la part du soutien de PQ par rapport à 2022 (de 19% à 53%), se terminant bien devant le candidat du Caquiste (29% des votes), et surtout très loin sur les libéraux (8%), les solidaires (4,5%) et les conservateurs (3,7%). Il y a des limites à ce qui peut être projeté sur un résultat électoral, et qu’à Terrebonne n’a pas le caractère symbolique des partiels de Jean-Talon (victoire inattendue du PQ en 2023) ou Louis-Hébert (élection de Geneviève Guilbault en 2017). Mais grâce à cette victoire, le PQ refait surface sur la carte 450, confirme que les enquêtes positives peuvent entraîner des résultats et consolide son statut de solution de rechange à la coalition Avenir Québec. D’où cet enthousiasme exubérant dans la pièce qui avait été réservé à la soirée électorale lundi: il faisait chaud, et les militants n’ont pas épargné leur ardeur tout en chantant “Nous voulons un pays!” ». Nous ne sommes pas là, évidemment – que nous devons déjà défendre la souveraineté du Canada par l’époque qui se déroule. Mais le PQ fait un véritable pas en avant (et a maintenant une femme dans son caucus …).
👎 Déclinant
La décision du Parti conservateur du Canada de ne pas accueillir les médias sur son avion et ses entraîneurs de campagne ne signifie pas seulement que le travail des journalistes qui suivra la campagne conservatrice sera plus compliqué au niveau logistique (les médias paient pour cet accès, spécifions). En fait, les conservateurs s’assurent qu’il y aura moins de médias dans la plupart de leurs activités … et donc aussi moins de questions, qui seront principalement posées par des journalistes locaux qui ne couvrent pas régulièrement la politique fédérale. Il n’y aura pas autour du chef conservateur cette pression créée en étant constamment suivie d’un groupe de journalistes expérimentés qui sont en mesure d’observer l’évolution de son discours, son comportement, ses interactions avec les citoyens. La directrice nationale de la campagne conservatrice Jenni Byrne promet la campagne “Histoire la plus accessible et transparente”. Nous le jugerons à long terme, mais disons que nous avons des doutes sur la ligne de départ.