Ce texte rassemble une partie du contenu de notre newsletter santé, publiée le mardi à 16h00
Des chercheurs américains ont découvert des traces de 16 métaux dans des tampons menstruels, dont plusieurs hautement toxiques comme le plomb et l’arsenic, ce qui ravive les inquiétudes concernant ces produits. On ignore toutefois si ce qu’ils ont trouvé est dangereux ou significatif.
Pour mener leur étude, les chercheurs ont acheté 30 types de tampons aux États-Unis, en Grèce et au Royaume-Uni, de différentes marques et de différents niveaux d’absorption, certains étant étiquetés « bio ». Ils ont ensuite analysé entre 0,2 et 0,3 gramme de chaque type après les avoir dissous à l’aide d’une technique d’analyse chimique standard appelée spectroscopie de masse. Tous les échantillons contenaient du plomb, à une concentration maximale de 120 nanogrammes par gramme de tampon analysé, ce qui est infime : un nanogramme équivaut à un milliardième de gramme. Ils n’ont pas non plus évalué dans quelle mesure le plomb ou d’autres métaux pouvaient passer du tampon au vagin pendant les règles, ou du vagin à la circulation sanguine. À ce jour, aucune étude épidémiologique n’a établi de lien entre l’utilisation de tampons et des taux de plomb sanguin plus élevés.
Ce métal est présent dans l’environnement et il n’est pas toujours possible d’en éliminer toute trace. Dans l’eau du robinet, par exemple, une dose de cinq microgrammes par litre est considérée comme acceptable. Selon Santé Canada, il s’agit de l’une des principales voies d’exposition, avec l’alimentation. Régulièrement mesuré dans la population, le taux de plomb dans le sang est en baisse et il tend à être plus élevé chez les hommes que chez les femmes.
Santé Canada a indiqué avoir pris connaissance de l’étude et en analyser actuellement la portée pour déterminer s’il serait opportun d’imposer des limites aux fabricants. Toutefois, au Canada comme ailleurs, les autorités s’inquiètent surtout du syndrome du choc toxique causé par les tampons. Cette infection rare, mais potentiellement mortelle, n’est pas due au contenu des produits, mais à leur mauvaise utilisation (quand on les laisse en place trop longtemps ou quand on utilise un tampon trop absorbant pour le flux menstruel).
La bonne nouvelle
Des interventions chirurgicales moins polluantes
Plusieurs gaz anesthésiques utilisés au Québec devraient être bannis des blocs opératoires au profit de ceux qui ont moins d’impact sur l’environnement, recommande l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux. Le desflurane, notamment, ne devrait être utilisé que dans des circonstances exceptionnelles, car son empreinte carbone est 40 fois supérieure à celle du sévoflurane, le gaz le moins polluant, qui est tout aussi efficace et sécuritaire pour les patients. Le protoxyde d’azote est très nocif pour la couche d’ozone, en plus de persister plus de 100 ans dans l’atmosphère. L’INESSS recommande d’abandonner les circuits de canalisations par lesquels circule ce gaz dans les hôpitaux au profit de l’utilisation uniquement de bonbonnes portatives, qui causent moins de fuites, et que son utilisation soit également très limitée. Les anesthésiques inhalables génèrent à eux seuls 3 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur de la santé au Québec.
Les données
30%
C’est la proportion de participants qui ont souffert d’une série inquiétante d’effets secondaires lors d’un essai clinique de Leqembi, un médicament destiné à retarder la progression de la démence aux premiers stades de la maladie d’Alzheimer.
Il est autorisé aux États-Unis depuis 2023, mais l’Agence européenne des médicaments vient de refuser de l’approuver. Selon elle, les bénéfices sont trop faibles par rapport aux risques élevés du traitement : 30 % des 898 personnes ayant pris le médicament dans un essai clinique de phase 3 présentaient une « anomalie d’imagerie liée à l’amyloïde » (ARIA), c’est-à-dire un gonflement ou un saignement dans le cerveau. Dans la plupart des cas, ce problème s’est toutefois résolu sans conséquences au bout de quelques mois. Dans cet essai, le médicament a réduit le score de 27 % sur une échelle de déclin cognitif par rapport au placebo après 18 mois de traitement. Ce qui avait convaincu la FDA américaine de sa pertinence, d’autant qu’il n’avait provoqué des effets graves que chez quelques volontaires. Mais des chercheurs indépendants ont depuis conclu qu’au moins trois personnes ayant participé à l’essai de 18 mois étaient mortes du Leqembi peu après, tout en poursuivant le traitement dans une étude de suivi qui n’a pas encore été publiée. Santé Canada devrait prendre une décision sur la molécule dans les prochains mois.
Si vous avez aimé cet article, pourquoi ne pas vous inscrire à notre newsletter santé ? Chaque mardi, vous serez le premier à lire les explications toujours claires, détaillées et rigoureuses de notre équipe de journalistes et professionnels de la santé. Il vous suffit de saisir votre adresse mail ci-dessous. 👇