
Tundu Lissu, président du principal parti d’opposition tanzanien, a été inculpé de trahison à la suite de son arrestation, a annoncé un de ses avocats jeudi 10 avril, tandis que la répression politique augmente en Tanzanie à six mois après l’élection présidentielle.
L’adversaire emblématique du parti au pouvoir, M. Lissu avait, selon son parti, Chadema, était “Arrêté aux côtés d’autres membres” du mouvement, mercredi, et mis en détention par la police après une réunion dans la ville de Mbinga, dans la région de Ruvuma (sud). La police avait dispersé des personnes assistant à la réunion avec des gaz lacrymogènes.
“Lissu a été accusé de trahison sans possibilité de liaison et de publication de fausses informations”a déclaré à l’agence France-Presse (AFP), Jebra Kambole, l’un de ses avocats, après sa comparution devant le tribunal. L’accusation de trahison est passible de la peine de mort en Tanzanie et ne donne pas droit à une caution sous caution.
Le commandant de la police régionale Marco Chilya avait annoncé plus tôt à la presse que le chef de l’opposition avait été poursuivi pour des allégations“Incitations à bloquer les élections” avenir.
Arrestations répétées
Tundu Lissu avait été élu président de son parti en janvier, remplaçant Freeman Mbowe, qui a dirigé le mouvement de longue date. Ce n’est pas la première fois que cet avocat de formation, parlementaire de 2010 à 2017, a survécu à une tentative d’assassinat cette année, ce qui a été arrêté par les autorités tanzaniennes. Mais il n’a jamais fait face à des accusations aussi graves.
En novembre, il a été arrêté lors de la campagne électorale locale. Le mois précédent, il avait été brièvement détenu lorsque la police vallonnée a empêché la tenue d’une grande réunion à Dar es-Salaam.
La Tanzanie doit organiser les élections législatives et présidentielles en octobre. L’année dernière, les élections locales ont été remportées par une écrasante majorité – près de 99% des sièges – par le parti au pouvoir, Chama Cha Mapinduzi (CCM). Selon Chadema, le bulletin de vote avait été truqué.
La présidente, Samia Suluhu Hassan, a été célébrée pour la première fois après son accession au pouvoir en 2021, pour avoir libéré les restrictions imposées aux médias et à l’opposition dans ce pays de 67 millions d’habitants. Mais le parti de M. Lissu accuse son gouvernement de se retourner dans les pratiques autoritaires de son prédécesseur, John Maguli (2015-2021).
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Chadema affirme que les forces de sécurité sont responsables de la disparition de plusieurs de ses partisans, ainsi que du meurtre d’au moins un membre de son secrétariat national l’année dernière. Les accusations prises par les organisations des droits de l’homme et les pays occidentaux, qui dénoncent également une nouvelle répression en cours.